Coeur à Damiers / Albert POTEL

Salut les Damiers 💙🤍 !

Saga des internationaux du CAB : Albert POTEL (1 sélection)

J’aurais pu vous parler pour ce poste de pilier, de Serge SIMON (2 sélections), le « Rapetou » de Nice, ou de Patrice COLLAZO (1 sélection), l’enfant de la rade, mais j’ai préféré évoquer le premier sélectionné des avants béglais qui totalisent un grand nombre de capes. Pour Albert POTEL cela se passe en 1932, il y a 90 ans, pour son unique sélection (carte d’international n°284)…

Je n’ai pas trouvé de photo d’Albert POTEL sous le maillot du XV de France. On peut se projeter et laisser libre court à notre imagination. Le coq, comme emblème, avait définitivement accroché ses ergots sur la tunique internationale (finis les deux anneaux blanc et bleu entrelacés). Les joueurs portaient parfois le béret sur le terrain ; ils enfilaient des shorts qui ressemblaient davantage à des bermudas ; et ils avaient des jaquettes en guise de survêtement. Le port de la moustache était également d’usage, mais aucun Béglais n’en était doté en 1932 (cf. photos du blogue – onglet »avant guerres »)…

À l’époque, le contexte était difficile pour les « Bleus » de France. Après un match avec les Gallois, en 1931, avec « bourre-pifs et marrons » en tout genre,  les Français se sont retrouvés… « marrons » puisque les nations britanniques vont les boycotter, non seulement à cause de leurs brutalités, mais aussi à cause du professionnalisme déguisé qui règne dans l’Hexagone… Bannis du Tournoi par les Britanniques, les Français vont jouer, pendant toute la décennie, des « petits matches » contre l’Italie, la Roumanie et l’Allemagne. Cette dernière fut d’ailleurs notre principal adversaire puisque le rugby italien ou roumain n’avait pas de bases assez solides à l’époque…

Le premier match contre les Germaniques remonte au 17 avril 1932, à FRANCFORT, devant 4.000 spectateurs. HITLER n’avait pas encore pris le pouvoir et le salut nazi n’était pas encore de mise lors des hymnes nationaux d’avant-match. Albert POTEL est sélectionné comme pilier et la FRANCE remporte aisément la partie (04-20) face à l’ALLEMAGNE. Pourtant, aucun nom célèbre figure dans la formation tricolore… À vous d’en juger ! Autour d’Albert POTEL, pilier droit, on trouve Joseph GRIFFARD (n°1) du L.O.U., Marcel LAURENT (n°2) du F.C. AUCH ; l’attelage est constitué d’Ernest CAMO (n°4) de l’U.S.A.P. et de Lucien COGNET (n°5) de l’A.S.M. ; la troisième ligne est composée de Roger CLAUDEL (n°6) de l’U.S.A.P., Eugène RIBIERE (n°8 et capitaine) de l’U.S.A.P. et Henri de MALHERBE du C.A.S.G. ; la paire de demis s’articule autour de Maxou ROUSIÉ (n°9) de ROANNE et d’Antonin BARBAZANGES (n° 10) de QUILLAN ; les centres sont Jean CODERC (n°12) de CHALON et Marcel BAILLETTE (n°13 et patron des lignes arrières) de l’U.S.A.P. ; René FINAT (n°11) du C.A.S.G. et Eugène CHAUD (n°14) de TOULON sont les finisseurs ; enfin l’ultime défenseur est Marius GUIRAL (n°15) d’AGEN. Bien sûr, pas de remplaçants, à cette époque ! Cinq essais consacrèrent le succès tricolore…

S’il fut sélectionné en tant que pilier en Équipe de France, Albert POTEL occupa régulièrement le poste de talonneur sous le maillot à damiers. À cette époque, la « guerre des deux rugby », entre quinzistes et treizistes, fait rage… Albert POTEL n’aurait pas été insensible aux sirènes du XIII et à ses espèces trébuchantes. Les sergents recruteurs du « jeu à XIII » distribuaient de l’argent et trainaient aussi autour de « Musard ». Albert en fut accusé par un club adverse, espérant ainsi obtenir une qualification sur tapis vert… En vain, mais suffisant pour éteindre toute prétention à la sélection nationale !

JYB /K’nar 💙🤍 (le 09 juillet 2022)