Coeur à Damiers / Olivier BROUZET

Salut les Damiers 💙🤍 !

Saga des internationaux du CAB : Olivier BROUZET (72 sélections)

JJ’aurais pu vous parler, pour le second poste de deuxième ligne, de Christophe MOUGEOT, (3 sélections), le célèbre « Papy » qui n’arrive pas à prononcer le mot « schmilblick » et l’ami de Jacques REY… J’en ai un peu parlé à l’occasion des « Rapetou » et de la tortue béglaise (cf. bulletin sur Philippe GIMBERT). Mais, en seconde ligne, il y a du lourd à BÈGLES, en termes de sélections : « Bambi » et « la Brouze » pèsent, à eux deux, près de cent sélections !

Olivier BROUZET, c’est un « Mammouth » ! Sa carrière internationale (carte n°822) s’étira sur près de dix ans (de 1994 à 2003). Olivier BROUZET (72 sélections) porta le maillot à damiers du CABBG, de 1996 à 2000 :  il fut donc international sous les couleurs béglaises. Natif de BÉZIERS en 1972 alors que « l’A.S. Biterroise » commence à mettre son empreinte sur le rugby français des années 1970, le « P’tit Olivier » quittera très vite les rives de l’ORB et ira grandir en ISÈRE, au flanc du massif du Vercors, à l’ombre des Alpes… à l’ombre des Géants !

C’est ainsi que le « F.C. GRENOBLE » enrôla aussitôt ce gabarit hors norme (2m03 pour 120 kg) avec lequel il fut un finaliste affligé du Championnat de FRANCE, en 1993. Les Castrais avaient réussi à dompter les « Mammouths », mais selon les Grenoblois, l’arbitre, Daniel SALLES, avait sali la finale, en leur « volant » un titre qui leur était destiné, par la vilenie d’un essai imaginaire, accordé à tort, sous les yeux de la FRANCE entière… Ce n’était pas la seule anomalie puisqu’Olivier BROUZET portait anormalement un numéro 4 sur les manches de son maillot, lui le n°5 de la feuille de match…

Il faut dire que, de 1992 à 1995, sous la houlette de Jacques FOUROUX, le mal-aimé de la « Fédé », les Grenoblois ont fait trembler tous les stades de rugby de FRANCE avec leur paquet d’avants que la presse avait surnommé les « Mammouths »… Les « Mammouths » avec leur drôle de maillot, à la mode du Roi Dagobert, avec le numéro sur le ventre comme s’ils étaient sans devant derrière… Originalité supplémentaire, ils avaient aussi le numéro sur les manches et leur nom floqué dans le dos, comme les hockeyeurs… Au-delà de ça, ça ne rigolait pas au « F.C. GRENOBLE » ! À l’époque, ils étaient précurseurs dans leur style de jeu, aux antipodes du sacro-saint « french-flair ». Avec un pack redoutable, d’un poids avoisinant la tonne, leur domination hormonale était telle qu’ils ont dominé sur tous les terrains de l’Hexagone.… En deuxième ligne un double Olivier pour pacifier les mêlées (BROUZET-MERLE) avec des guerriers au doux nom d’Hervé CHAFFARDON, Grégory KACALA (le polonais destructeur) ou Fabrice LANDREAU… Chez le natif de BÉZIERS, ça pouvait ressembler au pack d’airain de « l’A.S. Biterroise » des années 1970… Derrière, c’était pas mal non plus avec Franck HUEBER, Didier CAMBÉRABÉRO et les centres Frédéric VÉLO et Willy TAOFIFENUA et ses 103 kilos.

L’ère glaciaire des « Mammouths » terminée, Olivier BROUZET débarque, en 1996, sur les bords de la Garonne, au C.A.B.B.G, avec déjà une douzaine de sélections en Équipe de France, dans ses bagages. Il en collectionnera 33 supplémentaires sous la période girondine. Certainement, pour lui, la période la plus faste sur le plan international. En revanche, au niveau du club, en pleine « restructuration post-rapetou », les résultats ne sont pas là! Le « Grand MOGA » vient de laisser son club orphelin et ses trois fils héritent d’une lourde succession : au nom du père ! Olivier BROUZET prend ses marques au sein du club et fait connaissance avec le langage si particulier de « Zaza » PÉDEMAY, nouvel entraineur après le départ du polissé Christian LANTA…

Opéré du dos, la saison 1996 est un trait d’union vers les trois saisons suivantes… Par trois fois, le CABBG parait prometteur, lors des matches de poule, mais il ne dépasse jamais les quarts de finale dans le « money time » printanier… Ainsi font, font, font… Trois p’tits tours et puis s’en vont ! Olivier BROUZET, tel un pionner, s’en va découvrir le rugby professionnel en Grande-Bretagne, à NORTHAMPTON.

Pendant cette période béglaise, il y eut heureusement l’exutoire du XV tricolore. Avec lui, il a étrenné, début février 1998, le « Stade de France » par une victoire contre les Anglais (24-17). Ce fut le premier match du « Grand Chelem » qui se termina en apothéose à Wembley. En effet, à l’aube du nouveau Millénium, les Gallois avaient adopté le stade des « fouteux » anglais, en attendant que le nouvel « Arms Park » de CARDIFF soit construit … Il n’y avait pas que le stade qui était en reconstruction car ce jour-là, les « Dragons Rouges » encaissèrent sept essais et un score fleuve de 51-0 ! En 1999, la quatrième édition de la Coupe du Monde de rugby se déroule, pour partie en FRANCE. À cette occasion, Olivier BROUZET joue le match qui se déroule sur le pré voisin de « MUSARD », au Stade LESCURE de BORDEAUX, contre la NAMIBIE (47-13). Remplaçant au début de la compétition, il joua le quart de finale contre l’Argentine en intégralité, puis participa aux deux derniers matches du Mondial : soixante minutes lors la fameuse demi-finale contre les « ALL BLACKS » et une mi-temps en finale contre l’AUSTRALIE (défaite 12-35), au « Millénium » de CARDIFF et « au cul » d’un autre natif de BÉZIERS (Cédric SOULETTE).

Maudite AUSTRALIE contre laquelle il n’a jamais réussi à gagner ! En revanche, l’ÉCOSSE fut son adversaire préféré (première sélection, puis essai en 1998). Pour les deux autres Coupes du Monde auxquelles il a participé, il faut reconnaître qu’il a dû se contenter que de quelques miettes… En 1995, en AFRIQUE du SUD, s’il a connu la joie d’être de la première composition avec Olivier MERLE (« l’homme et demi ») avec lequel il partagea une quinzaine d’attelage en sélection (sans parler de GRENOBLE puis de MONTFERRAND), il fut vite en concurrence avec Olivier ROUMAT (la fameuse « guerre des Olivier »). À cette Coupe du Monde, il vit les yeux embrumés, l’avènement de l’AFRIQUE du SUD et la célèbre poignée de main de François PIENAAR et Nelson MANDELA : invictus ! Il vit aussi Abdelatif BENAZZI, lancé comme un obus, glissait dans l’énorme flaque de DURBAN… en vain ! Les Tricolores avaient l’équipe pour aller au bout. Ce jour-là, il tombait des hallebardes et le terrain était inondé : on s’attendait même à ce que le match soit annulé. Cela s’est joué à dix centimètres… Une fraction de seconde, tout le monde a cru à l’essai. Une fraction de seconde pour une place en finale… Une fraction de seconde pour un destin qu’il ne fallait probablement pas briser pour la « Rainbow Nation ». Cette issue de match permit à Olivier BROUZET de jouer le match de la troisième place contre les Anglais (19-9). Entre les deux, il s’occupa du coq « Diomède » et de raser les « bagnards » français (ndlr : la ligne de trois-quarts) dans la prison de PRÉTORIA… Quant au Mondial 2003, il fut précédé là, encore par un « Grand Chelem », l’année précédente. Lors des matches de préparation, une luxation de l’épaule droite relégua Olivier BROUZET sur le banc des remplaçants. Lors de sa dernière apparition, il se blessa à nouveau à l’épaule, pendant les arrêts de jeu du quart de finale contre les Irlandais (43-21). Il fut aussitôt rapatrié à BORDEAUX pour s’y faire opérer. Il ne vit même pas la demi-finale de ses partenaires, ni la pluie qui tombait abondamment sur SYDNEY, ni le carton jaune de Serge BETSEN, ni les drops de Sir de Jonny WILKINSON qui marchait littéralement sur… l’eau ce jour-là et s’en va éliminer les Français (7-24)… Maudite pluie ! Maudite AUSTRALIE !

Au final, Olivier BROUZET présente un joli palmarès ! Il aura connu soixante-et-onze sélections (je n’ai pas retrouvé la trace de la 72ème cape), toutes au même poste de deuxième ligne, revêtu six maillots différents du XV de FRANCE, marqué deux essais, rencontré dix-sept nations du rugby, connu le « Tournoi des V Nations » et le « Tournoi des VI Nations », gagné deux « Grands Chelems » (1998 et 2002) et participé à trois Coupes du Monde (1995 1999 2003). Pour lui, il est facile de retenir ces dates car elles correspondent aux années de naissance de ses deux fils, Hugo (1999) et Nathan (2003).

Chez les BROUZET, on pratique du sport de haut niveau. Le père d’Olivier eut son heure de gloire dans l’athlétisme en détenant, pendant plus de 30 ans, le record français de lancer du poids. On sait qu’Olivier choisit le rugby à SEYSSINS, dans l’aire urbaine de GRENOBLE, et dont la devise est « Plutôt avec le cœur, qu’avec les armes ! ». Justement, côté cœur, Olivier s’est marié avec la charmante Valérie, le 16 août 1997… Ancienne joueuse de handball, capitaine de l’Équipe de FRANCE Espoirs qui connut l’épopée européenne de l’équipe de MIOS, dans la lande océane. Inspiré par les pins, la filiation est mimétique puisque les deux fils ont suivi l’apprentissage du handball avec leur mère sur le parquet du « Handball Club Artigues ». Le talent naissant, HUGO, l’ainé, ne resta pas bien longtemps chez les « rouge et noir d’ARTIGUES-près-BORDEAUX, et joue aujourd’hui chez les professionnels et en Équipe de FRANCE Jeunes, au poste de pivot ce qui semble atypique pour son gabarit (2m08). On n’oublie pas que le fils de sa sœur, Thomas JOLMES, a suivi le même chemin qu’Olivier, de SEYSSINS jusqu’à l’UBB, en passant par GRENOBLE.

À cette troisième génération de BROUZET, on lui souhaite de ne pas souffrir de problèmes de dos (le mal des grands) ou d’épaule droite (le mal des handballeurs) et surtout de gouter les joies d’être champions car l’important n’est pas forcément de participer ! À défaut, ils pourront devenir Manager du Développement dans un club de rugby de haut niveau… ou peut-être se reconvertir au football !

JYB /K’nar 💙🤍 (le 28 juillet 2022)