Salut les Damiers 💙🤍 !
Saga des internationaux du CAB : Jacky CRAMPAGNE (1 sélection)
Enfin, le dernier de la classe ! Pour l’ultime poste de ce XV des internationaux béglais, je pouvais vous parler de Marc SALLEFRANQUE (4 sélections), le toréro dacquois, international bien avant son titre de champions de France en 1991 avec le CABBG, ou de Jean-Marc SOUVERBIE, le béarnais qui a marqué un essai lors de son unique sélection…
Mais, je suis certain que Jacky CRAMPAGNE aurait fait l’unanimité dans le cœur des béglais à damiers (1 sélection – carte d’international n° 573).
Jacky CRAMPAGNE savait tout faire ! Ainsi, il a obtenu une solide réputation d’être un « bon arrière ». Bon défenseur, il a toujours rempli sa mission d’ultime rempart. Toujours impeccable et très sûr dessous les ballons montés en « up and under » vicieux ou en « chandelles » des plus sournoises, il captait le ballon comme un don du ciel…. Toujours avec cette élégance naturelle, il apprit à faire le geste juste dans le temps juste, mais aussi à attaquer de la manière la plus généreuse et relancer depuis son en-but… À la fois l’eau et le feu ! Parce qu’un arrière, digne de ce nom, se doit d’avoir un bon jeu au pied, il fut également un buteur et scoreur hors pair. Buteur avec la pointe du pied, il avait une très grande régularité, de près comme à longue portée, qui avait largement contribué aux parcours jusqu’aux deux finales du Championnat de France auxquelles il a participé. Pourtant, il avait failli lors de la finale de 1967 à Bordeaux… Il sut se concentrer, deux ans plus tard, pour ne pas connaître pareille mésaventure et ainsi soulever le Bouclier de Brennus.
Déjà, lors de ses jeunes années, Jacques CRAMPAGNE avait appris à ne pas être le dernier de la classe ! Il était une fois, dans la ville de Foix… En effet, en 1961, il fut le lauréat du concours du jeune joueur, au sein de l’U.S. Fuxéenne. Adulte, il mute au C.A. Béglais, pour ses études au CREPS de Talence : il deviendra prof. d’EPS au lycée agricole de Blanquefort. Est-ce là qu’il a rencontré sa future épouse, elle-même professeur dans le même établissement scolaire ? En tout cas, la belle orthézienne ne resta pas insensible à son élégance.
Il connut également l’honneur de la sélection en Équipe de France, au poste d’ailier, lors d’une tournée en Afrique du Sud, en 1967. Jean TRILLO était également là, comme novice sous la tunique tricolore. C’était lors du quatrième et dernier test-match (06-06) de la tournée, au Cap. C’était au bout du monde, tout en bas de l’Afrique. C’était aussi la fin d’une époque puisque ce fut le dernier contact au pays des « Springboks », avant leur mise à l’écart de la scène internationale durant de nombreuses années, pour cause d’apartheid. Il fallut toute la diplomatie des Présidents de la fédération sud-africaine et de la F.F.R., respectivement Denis CRAVEN et Albert FERRASSE, pour faire réadmettre ce rugby du bout d’Afrique, dans le monde ovale.
L’arrière traine tout seul au fond du terrain ! Non pas qu’il soit asocial, mais, il faut reconnaître que Jacky CRAMPAGNE aimait s’isoler dans la montagne, à la pêche comme à la chasse : c’était un épicurien de la nature ! Il ne sert à rien à l’homme de gagner la lune s’il vient à perdre la terre (François Mauriac). Amoureux de la nature, je l’image aisément, dans la montagne pyrénéenne, au bord d’un lac ou d’une rivière, du côté de Bagnères ou d’Oloron, à jouir calmement du silence des grands espaces, croiser Milo » CLÉMENTE, et partager avec lui un bon vin et un fromage de brebis au bout de son opinel, en attendant qu’un isard les salue d’un saut agile… Faisans, palombes, perdrix, truites et champignons ont fleuri son tableau de marque, comme il a enquillé drops et pénalités.
Arrivé en 1967, il finit sa carrière en 1976 : vous prenez les mêmes chiffres et vous les inversez… Après sa carrière de joueur, il resta dans le milieu du rugby. Il fut entraineur du C.A. Béglais, avec « Zaza » PÉDEMAY au début des années 1980, pendant trois saisons… Deux amoureux de la nature, au langage différent : l’eau et le feu réunis ! Pédagogue dans l’âme, ses méthodes d’entrainement étaient plus modernes avec des travaux sur les axes de course, et des piquets pour mieux maitriser les courses folles. Il fit également entraineur de l’Équipe de France Universitaire.
Aujourd’hui, il coule des jours heureux dans un coin de la banlieue bordelaise, à l’ombre des perches qu’il a tant de fois transpercées…
JYB /K’nar 💙🤍 (merci à Franck JOANDET et Bernard JUNCA pour leur contribution)