Saga de l’été 2023 : une rue de Bègles

Cœur à Damiers / Saga de l’été 2023 💙🤍💙

Salut les Damiers 💙🤍 !

  1. Une rue de Bègles !

Troisième été pour le « Cœur à Damiers » ! C’est pour moi l’occasion de vous proposer une nouvelle saga, après avoir évoqué quelques établissements (bars et resto) illustres, fréquentés par les Béglais, puis énuméré les internationaux « A », à travers une équipe type…

Cette année, je vais évoquer quelques familles tout au long d’une rue béglaise… J’ai envie de vous parler d’une promenade béglaise que j’ai souvent empruntée que ce soit à pied, en vélo, en vélomoteur ou en voiture… À l’opposé du chemin de Compostelle, elle me conduisait immanquablement à Musard. L’itinéraire était simple : je partais de Talence, je traversais un bout de Villenave en longeant les murs de l’hôpital militaire d’un côté et de l’autre celui de l’ancien hospice des enfants malheureux… Le sentier cathare traversé, on pénètre dans Bègles. Comme pour aller à Rome, ici, tous les chemins mènent à Musard. La ville dévoile son sein et nous propose son magnifique dessein, au cœur de son secret à damiers. Mi-fuite, mi-refuge, dès lors, c’est un autre monde ! Les nuages blancs, dans le ciel bleu, prennent la forme de ballons ovales, les oiseaux sourient et les lapins se nourrissent de radis. Pour aller au stade, c’est simple, tout droit : tu suis la pile des maillots à damiers qui longe ma rue…

Dans ma rue, y’a pas un arbre, pas de fleurs sauf dans les jardins tout au long… Dans ma rue, y’ a des poubelles sur le trottoir, et des autos en mal de garage… Dans ma rue, y’a l’alpha et l’oméga dont elle a la forme…

Mais, il y a aussi Amédée

Et il y a aussi Hervé

Puis, il y a aussi Jean-Michel

Et il y a aussi Aline…

As-tu reconnu ma rue de Bègles ? Sinon, on part pour les quinze épisodes de ma saga estivale 💙🤍💙

  •   Les Kéké !

Le premier épisode se situe tout de suite à gauche (normal, à Bègles), au n°121 de ma rue, la rue Albert Thomas. À l’angle de la rue Vincent Gonzalez, le panonceau annonce la couleur et on sait à qui on a à faire : les QUESSARD ! « SINGER » dit l’enseigne en fronton du magasin de la route de Toulouse : il est vrai que le père, Pierre, a été longtemps représentant de la marque Singer avant d’ouvrir la mercerie familiale… « SINGER », ce n’étaient pourtant pas ni des chanteurs anglophones, ni même les trois singes de la sagesse.

Je n’ai jamais eu l’occasion de parler avec eux de cousette, broderie, canevas ou de crochet … Ils sont tous passés par l’école de rugby du CAB ! J’ai dû jouer avec l’ainé, Denis, à l’école de rugby ou en Cadets. Denis a jouer en équipe première environ pendant 6 ans au début des années 1980. Quant au jeune frère, Laurent, je l’ai entrainé lors de son passage en « Cadets II »… Là encore, il y avait un troisième frère dont j’ignore le prénom (Sébastien ou Pierre ?), mais tous avaient le même surnom : « Kéké » ! Ils étaient souvent accompagnés du « pater familia », petit bonhomme à la casquette rivée sur le crâne, qui sentait bon la malice : il suivait indifféremment chacun de ses fils ! Beaucoup ont apprécié « Bébert » personnage plein de gaité de vivre et toujours de bonne humeur avec le regard malicieux des Béglais…

La petite mercerie familiale ne faisait pourtant pas dans la dentelle : le premier avait déjà le profil généreux d’un pilier tandis que l’autre avait le caractère impulsif d’un talonneur. Y’avait tout le matériel pour coudre et se faire recoudre : « poing de croix » !

Je ne sais pas qui a repris l’affaire familiale … Je crois que Pierre est celui-là ! Denis a travaillé dans l’industrie pétrolière chez Esso-Rep, basée rue Ferdinand Buisson à Bègles avant de partir dans la même société à Parentis. Puis, sur le même site, chez Vermillon, entreprise canadienne qui a repris les activités de Esso… Quant à Laurent, il a fini médecin et est parti s’installer dans le fief des Landes. Je l’ai revu récemment, lors du 40ème anniversaire du titre de Champions de France Minimes dont il faisait partie. Il était également un des Cadets champions « Gauderman » en 1984… Mais le titre dont il est le plus fier, c’est peut-être celui de « médecin-pâtissier » comme il l’a affiché dans sa salle d’attente. Le roi de la bugne a assouvi sa passion en obtenant un CAP de pâtissier : arrêt-buffet oblige 💙🤍💙

  •  La « Amédée Cie »

Il m’arrivait lors de mes remontées vers Musard, de passer par la rue Vincent Gonzalez, à l’angle de la rue Albert Thomas, et de m’arrêter chez un copain de classe, fils d’un vieil ibère, maraicher en gros aux « Capus »… Quand je tendais l’oreille, ça parlait rugby chez les voisins, au n°18 précisément : normal, on est chez les DIHARCE !  

L’annuaire du C.A. Béglais recense trois joueurs de rugby à ce nom-là :

  • le grand-père, Michel, venu de St Jean-de-Luz, fut trois-quatre centre, à la fin des années 1930. Il n’a pas survécu à la guerre…
  • le père, Joseph, équipier premier au poste de n°10 pendant la décennie des années 1950. Si « Ttotte » a commencé à jouer en « Première » à l’âge de 16 ans, il a fini sa carrière à Saint-Médard où il a rejoint d’autres béglais (Candau et Meyer)…
  • enfin, le fils, Jean-Michel alias « Amédée » : le seul avant de la lignée…

Mettez-les face à un fronton, ils auront toujours une pala à la main… Chez les DIHARCE, les femmes sont aussi des championnes à Damiers. Colette, dite « Cocotte de Bègles » sait se servir de ses mains, non pas pour faire des origamis, mais pour jouer au basket et elle fut championne avec ses copines (Léglise, Dumartin, etc.). Non seulement elle connaissait tous les garnements de l’école de Birambits où elle travaillait, mais aussi toutes les filles du handball du C.A. Béglais, et notamment sa petite-fille, Léa, qui a eu sa renommée dans le hand féminin. Du talent plein les mains, Colette faisait également des tableaux : j’ai encore en mémoire celui opposant le SJLO aux damiers bleus et blancs des années 1950…

Perso, j’ai connu « Amédée » quand il jouait en Juniors Crabos, puis on a joué ensemble à l’U.S. Talence pendant trois ans avec d’autres béglais. Plus tard, il a tourné sur d’autres clubs à proximité, comme joueur ou entraineur… Il est revenu à Bègles au sein des « Musardingues » où il s’investit grandement.

« Amédée », je me suis toujours posé la question d’où venait se surnom ? En tout cas, il résonne positivement car il a l’amitié et la fidélité chevillées au corps et au cœur … Tous ceux qui le côtoient confirmeront mes propos, et en premier lieu son épouse, la douce « Didou » (Di dou di dou dah) ! Sandrine est issue d’une autre branche de rugbymen béglais : les SUSANT ! Son papa fut un bon arbitre fédéral, et son frère, alias « La Suze », fut un enfant de la balle de Musard… Quant à la maman, « Jojo », elle a toujours gravité dans les instances béglaises. Aujourd’hui encore, elle refait le monde chaque mercredi, sous l’ombrage des tilleuls, avec ses copains des années yéyé (Jean-Pierre, Claude, Jean-Louis, Maïté, ou le regretté Jean-Claude) : des Radis…caux de Bègles !

De leur union sont nées deux filles : Léa, amoureuse du hand et d’un rugbyman prometteur de l’UBB, et Marion la latina : hasta siempre !

« L’Amédée Compagnie », vous dis-je 💙🤍💙

  •  Solide comme un roc !

En prolongement du chemin des orphelins, la rue Albert Thomas se transforme en un enclos éponyme. En effet, à l’angle de la rue Laverny, on trouve un grand pré que doivent lorgner tous les promoteurs immobiliers locaux, tant l’exploitation foncière de la moindre parcelle a défiguré la rue Albert Thomas au fil des années…

C’est la troisième étape : au n° 186, on est chez les COURREGELONGUE et Jean-Marc ROCANIÈRE ! Par la faute d’un aléa de la vie, ce dernier a été élevé par les époux COURRELONGUE, Raymond et Colette, que le « tout-Bègles » surnomme affectueusement « Tonton & Tatie » !

« Au rugby, il y a ceux qui jouent au piano et ceux qui les déménagent ». Vous l’avez compris, Jean-Marc ROCANIÈRE a joué devant …  Jean-Marc, je l’ai croisé lorsque je m’occupais des équipes de jeunes au C.A. Béglais… Jean-Marc, c’est le « p’tit frère jumeau » de Laurent QUESSARD (ndlr : cf. l’épisode n°1 de la saga) : même rue, même âge, même école, même poste (talonneur), mêmes titres… À l’instar de son pair, il portait le n°2 dans le dos et, comme tous les talonneurs il était doué d’une grande humilité et d’une forte ossature : solide comme un roc !

« Tonton et Tatie » ont été, des années durant, des fidèles abonnés du C.A. Béglais et encore de l’UBB… Toujours prêts à financer la moindre action des enfants de Musard, ils ont maintes fois reçu, dans leur grand pré, les équipes de jeunes.

 Jean-Marc a intégré naturellement leur entreprise de déménagement. Beaucoup de jeunes rugbymen y ont trouvé leur job d’été et quelques « gros bras » y ont trouvé un emploi salvateur, comme le regretté Stéphane PUHARÉ par exemple. Aujourd’hui, si vous voulez savoir où réside tel ou tel ancien béglais, vous leur demandez, car ils ont déménagé tout le monde.

Aujourd’hui, Jean-Marc continue à « déménager » et il a formé une famille idéale : Émilien qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau et qui joue au tennis (nul n’est parfait !) et Amélie qui lui a permis d’avoir le « choix du roi » 💙🤍💙

  •  Cambot… les bains

Passé le grand virage de la rue Albert Thomas, on arrive au n°54 chez Cathy et Hervé CAMBOT, un grand serviteur du rugby Béglais !

CAMBO ou CAMBOT ? Pendant longtemps, je n’ai jamais su l’orthographe exact de ce nom de famille qui fleure bon l’Euskadi… Il est probable que la patrie natale de Jean DAUGER ait inspiré le jeune Hervé. Rapide, fin et racé, il était l’ailier par excellence, celui par lequel les « gros de devant » espèrent que la combinaison annoncée finisse en bout de ligne, voire au-delà de la ligne et se concrétise par un bel essai…

Issu d’une génération dorée (1958), « El Diablo » fut de l’épopée des champions de France Reichel (1977) qu’une sale blessure priva du dernier carré… Talentueux, il fit partie successivement de toutes les équipes « A » dans les différentes catégories… et parfois en « B » ! Cependant, la vie d’ailier n’est pas toujours facile car, souvent, les ailiers ne voyaient pas le ballon ! Aussi, le long de la main courante, a-t-il eu le temps d’analyser l’évolution du rugby… C’est ainsi qu’il a eu envie de devenir entraineur des « Cadets B », en 1985, avec son acolyte, François GOLPÉ. Alors, commença une longue période en tant qu’éducateur des « Cadets » jusqu’au titre national « Pierre Alamercercy » (U16) en 2004 et 2016… En plus des jeunes pousses, on le retrouve régulièrement dans la tanière des « Archiball », tout près des Capucins… Le nouveau « trou des Castors » a conservé son art de vivre, notamment son fameux lancer d’assiettes, au moment du dessert !

Toujours le sourire aux lèvres, avec son catogan, sa p’tite barbiche de mousquetaire ou son look d’hippy attardé, il ne laisse pas indifférent… Hervé a l’amitié chevillée au corps et au cœur. Outre son métier de maçon, il adore également se consacrer à la pêche au carrelet, sur la Garonne.

D’un an son cadet, et tout au long de nos vies parallèles, j’ai souvent croisé Hervé et notamment quand nos fils respectifs couraient après un ballon… rond ! 💙🤍💙

  •   Le face à face méconnu

Juste à côté del « Diablo » vivait une famille à l’itération phonétique : les JEANJEAN ! Rien à voir avec Nicolas JEANJEAN, l’ancien international du Stade Toulousain et du Stade Français, mi même avec JAN-JAN, l’ancien propriétaire du « Caesar’s » au château Descas… Ce dont je suis sûr, c’est que le garçon qui jouait au C.A. Béglais ne se prénommait pas Jean, mais Philippe… J’ai retrouvé la trace de ce demi d’ouverture surtout avec la « Réserve » du duo Eymery-Mellis.

En face de chez lui, vivait la famille TOSCA. Entourée d’une sœur, le jeune Laurent poussa les trois actes de son opéra au sein de l’école de rugby du C.A.B. (poussins, benjamins, minimes), à la fin des années 1970. Pas vraiment de poste déterminé pour le jeune « toscan » : il ne donna que son envie à revêtir le maillot à damier bleu et blanc… Puis, il a choisi de devenir arbitre et aujourd’hui il est aussi aiguilleur du ciel : rien n’est fait au hasard ! Il est resté tout près de Bègles puisqu’il réside dans la commune voisine à particule 💙🤍💙

  •   Le doyen

André BROCA ou « La Broc » est un personnage pittoresque de Bègles. Beaucoup se souviennent du « Père BROCA » se baladant, avec son large béret vissé sur la tête, dans les rues de la ville.

Jardinier en chef à l’hôpital militaire de Robert Piqué, il est surtout réputé pour être de l’aventure du premier titre national (Coupe de France) des Béglais en 1949, sans pour autant, avoir joué la finale à BORDEAUX … 3ème ligne, je ne sais qui de Jean DULOU (dit « Le MONGOL ») ou de Christian SIOT en a profité ! Je n’ai jamais osé interroger, à ce sujet, « La Plante » qui fut le dernier survivant de cette finale. En tout cas, la ville de Bègles sut honorer cette figure de Bègles en lui remettant une médaille commémorative.

Le père du « Père Broca » était également un bon demi d’ouverture. Avec deux anciens présidents du C.A. Béglais (Gaston MARTIN et Albert DUBERN), il fut sacré champion de 1ère série de la Côte d’Argent, lors d’une finale contre le Stade Bordelais… C’était en 1919 : un pionner ! Lui aussi contribua au développement du l’association sportive puisque, en tant que propriétaire de l’immeuble sis place du XIV Juillet, il a avantagé l’implantation du premier siège social du C.A. Béglais…

Au début des années 1970, son fils, Marc, a joué également 3ème ligne et fut vite qualifié de « caractériel », même si définition de caractériel paraît très modérée 🤭😉🤣… Bon sang ne saurait mentir ! 💙🤍💙

  •  Prendre parti !

Vous n’êtes pas sans ignorer le passé communiste de la ville de Bègles, cité ouvrière pendant des décennies… Aussi, ne faut-il pas s’étonner de retrouver, çà et là, quelques foyers marqués de la faucille et du marteau !

Ainsi, à l’amorce de la dernière ligne droite de la rue Albert Thomas, existe-t-il un petit square éponyme, cher à mon cœur puisque, en tant que bailleur social, j’ai eu l’occasion de livrer, puis gérer ce petit hameau d’une dizaine de pavillons… Ici, vécurent Jean-Marie et Annie DUPOUY ! « Boule » était le roi de la « belote coinchée » et son épouse auxiliaire puéricultrice à la maternité du Tripode. Avec eux, deux « drôles » gaillards et taillés pour jouer au rugby, comme leur père !

L’ainé Jean-Michel, sérieux 3ème ligne, tout comme le talonneur Christophe (alias « Totoche »), ont joué sous le maillot à damiers ! Ils ont fait toutes leurs classes au C.A. Béglais, des Benjamins jusqu’à la « Réserve » en Seniors… Dans ma mémoire, on était chez les « tignous », des battants avec du répondant, pour lesquels « avoir la gnaque » n’était pas qu’une expression de vestiaires.

Que sont-ils devenus ? Par leur cousine (ndlr : merci Véronique), j’ai su que Jean-Michel était cheminot et qu’il fait aujourd’hui régulièrement la navette entre Bordeaux et Paris, pour le Comité d’Entreprise de la SNCF. Cependant, son activité préférée, il la trouve dans la quiétude des bois, dans la cueillette des cèpes et des coulemelles… Pas besoin de solliciter l’apothicaire de Birambits pour reconnaitre les champignons non-comestibles !

L’un sur les rails, l’autre sur la route ! Si « Totoche » a été formé au lycée hôtelier où il a côtoyé, comme sur le terrain, Philippe ECHEBEST, il est aujourd’hui routier : sympa ! Il a vécu un temps à la capitale, exilé comme tant d’autres gascons de l’ovalie, durant sa période « Sapeur-Pompier de Paris » : même pas peur ! Revenu en terre girondine, il fut un temps éducateur à l’école de rugby du CABBG, lorsqu’il a mis son fils Sébastien au rugby…

Trois générations de DUPOUY vous saluent ! 💙🤍💙

  •  De bibelots en bagatelles

Au n°45 de la rue Albert Thomas, c’est la caverne d’Ali Bab … Comme à la Samaritaine, on trouve de tout en termes de joueurs de rugby !

Commençons par le maître des lieux ! Arrivé de La Rochelle, le jeune Christian BAGATE prit place dans la maison des Chanelières et y installa son cabinet de médecin… Un faux air de Gérard Depardieu jeune, couplé d’une voix douce qui affublait tout le monde d’un amical superlatif : « ma puce » ! Y’en a eu des rugbymen qui ont défilé dans la salle d’attente, voire même dans le couloir, entre deux portes, et parfois même très tard… Dans ce cabinet médical sont passés également de jeunes médecins en mal de remplacements, tel Serge SIMON, pour ne citer que lui… Des bibelots et des bagatelles !

Au C.A. Béglais, Christian a occupé tous les postes : joueur (3ème ligne), entraineur des Juniors, puis la fonction de Président… Une épaule récalcitrante a certainement mis fin à sa carrière de joueur et l’encadrement des Juniors a cessé lorsqu’il a commencé à goûter aux responsabilités et à s’occuper de la destinée du club. Il a pris les « clefs du camion » au départ d’André MOGA, en 1983, pour les lui restituer cinq ans plus tard.

C’est l’époque de la transition dénominative : du CAB au CABBG, en passant par le CABB… C’est l’époque où les joueurs ont des survêtements « NIKE » bleu et gris tandis que les entraineurs revêtent un jogging rouge et gris … C’est l’époque où apparaissent les premiers grands carreaux du nouveau damier avec un coloris parfois improbable… C’est l’époque où les trois frères GENESTE peuvent encore jouer ensemble… C’est l’époque où Philippe ETCHEBEST n’était pas encore pris par ses étoiles culinaires… C’est également l’époque où le club s’ouvre à l’international avec l’intégration de joueurs venus d’Afrique du Sud : THOMAS, BOROVICH, CLOETZE, BARNAT ou MOOSE, curieusement que des avants… Chez les trois-quarts, Christian jouera la carte familiale en faisant venir son beau-frère, Peïo ALVAREZ, frère de son épouse Aline et fils du grandissime André ALVAREZ, chef de l’attaque du « XV de France », dans l’après-guerre, compagnon de « Bambi » et Chaban… Bayonnais pure souche, Peïo ALVAREZ dirigea l’attaque béglaise trois saisons durant, avant de réintégrer le Pays Basque… Par la suite, Christian a élargi son champ d’intervention : Président du CAB Omnisports, Président du Comité de Côte d’Argent, médecin à la « Fédé » pour la lutte contre le dopage, etc., etc. etc. Aujourd’hui, il reste un espoir dans la vie politique locale…

La famille s’agrandissant, il fallut déplacer le cabinet médical d’abord un peu plus en amont de la rue Albert Thomas, puis en aval vers le pont du Dorat. En effet, Benjamin, puis Maria et Antoine sont venus apporter du bonheur dans la chaumière familiale.

Je crois que le P’tit « Binbin » a eu, dès sa naissance, un ballon de rugby entre les mains. On le voit souvent, tout « minot », sur les photos d’équipe lorsqu’il accompagnait son père… Bien sûr, il a grandi avec le maillot à damiers bleu et blanc et il est passé par toutes les catégories jusqu’à l’équipe première, alors rétrogradée en « Fédérale 1 ». Par la suite, il a voulu continuer sur le banc et il a été sacré Champion de France, au printemps 2009, avec les « Espoirs » du CABBG. Puis, il a pris son bâton de pèlerin de Compostelle et a sillonné toute le Sud de la France (Valence d’Agen, Nîmes, Hagetmau, St-Jean d’Angély, Albi, Périgueux, Oloron, Trélissac, Rochefort et maintenant Béziers). Sur son « camino », cet homme au grand cœur s’est attaché de fortes amitiés, notamment celles de Christophe DOMICI et d’Ugo MOLA…

Quant au cadet de la famille, Antoine, il a fait, bien évidemment, ses premiers pas dans les sillons de radis. Aujourd’hui, il est CTC (Conseiller Technique de Club) à la Ligue Régionale Nouvelle-Aquitaine de Rugby, dans le libournais, au profit du développement de la formation mise en place par la FFR. Le garçon a été baptisé au rugby de Bègles, de Bayonne et de Tyrosse … N’est-il pas le filleul de Patrick TRASSARD et de la fille de « Pèpe » DIZABO. Les TRASSARD sont une autre belle lignée de joueurs du C.A. Béglais et Pierre DIZABO a été béglais au début des années 1960. Il fut, pendant longtemps, le plus jeune capé (18 ans) du « XV de France » …

Seule, la jolie Maria a échappé à la destinée du rugby. Aujourd’hui, elle travaille dans grand cabinet parisien d’avocats spécialisés en droit international, plus particulièrement en droit européen.

Cette rue a été et restera le repère des BAGATE… Mais, ne perdez pas votre temps à des bagatelles, car, vous l’avez compris, il n’y a plus de BAGATE rue Albert THOMAS ! 💙🤍💙

  1. Les yeux fermés !

On descend encore la rue Albert Thomas et on arrive au n° 30 chez les DUBOS, chez Gérard et Nicole.

Gérard, un grand gaillard qui joua 3ème ligne dans la bande à BAUDORRE. Pour le reconnaître sur les photos, c’est simple, c’est le seul qui porte la moustache ! Il a connu l’ancien siège social du temps où il était joueur. Il a connu le phénomène du blason lumineux qui s’allumait, le dimanche soir en cas de victoire à l’extérieur… De quoi se friser les moustaches !  

Didier, le fils, a entretenu le mimétisme avec ses parents en conservant pendant longtemps la moustache de son père, ainsi que l’élégance de sa mère. Didier est né en 1959… comme moi ! Blond… comme moi ! Près d’1m80 au garrot… comme moi ! J’ai fait mes premiers pas au rugby avec lui en Minimes, puis en Cadets et Juniors… jusqu’au CFM d’Hourtin, comme beaucoup de joueurs du CAB-CABB-CABBG. Avec Didier, j’ai entretenu longtemps des relations amicales et j’ai vu grandir le petit Alexandre.

D’abord VRP pour un gros groupe allemand, il s’est reconverti dans un business plus local. En effet, ami de longue date d’Alban MOGA, ils ont su allier leurs compétences au sein d’une boite de négoce de vin (« AMD Vins ») : les yeux fermés ! Le fils cadet d’Alban, Arthur, les a rejoints, tandis que l’ainé, Achille, travaille dans un complexe hôtelier de l’autre côté du monde, toujours dans les vins & spiritueux.

Pour ceux qui suivent les matches de l’UBB à la télévision, Didier est souvent dans l’axe de la caméra, juste derrière le président MARTY 💙🤍💙

  1. « Politiquement correct » !

On continue sur la dernière ligne droite de la rue Albert Thomas, toujours côté pair, au n°26 exactement, chez Franck JOANDET. Les JOANDET, une grande lignée du rugby de Bègles… Robert et Franck : le père, le fils et le Saint-Damier !

Robert, la première fois que je l’ai vu, c’était pour acheter ma première paire de « crampons », dans son magasin de sports de la rue Gambetta (ndlr : j’en parle dans mon livre en cours de réalisation). Initialement, il s’y était improvisé quincaillier avant de se reconvertir dans les articles de sports… Le « Père Joandet », c’était déjà une figure de Bègles ! Arrivé de son Béarn au début des années 1950, il habitait, avec son épouse Marie-Aimée, sa bien-aimée, en face de « Musard », dans l’impasse Delphin Loche : tout un programme ! Robert s’était déjà illustré dans les années 1950 avec « l’équipe fanion ». On le reconnaissait notamment à sa genouillère blanche pour protéger son genou droit… Fougueux talonneur, arrivé de ses Pyrénées, il était toujours dans les bons coups ! Le béarnais avait le verbe gascon et maniait la rhétorique aussi bien que le ballon… Par la suite, il fut l’entraineur des avants des « Cadets A » du C.A. Béglais, pendant près de vingt ans, avec son comparse des trois-quarts, René PARREAU, toujours digne avec son costume-cravate et son imperméable impeccable… Ces deux-là ont vu défilé plusieurs générations de rugbymen en herbe, y compris le fiston Franck. Robert JOANDET n’a pas survécu à ma « Saga de l’été » : il s’en est allé, début septembre, rejoindre les palombes en haut des perches… Tous les Cadets du C.A. Béglais, ceux qu’il appelait affectueusement « couillons », ont pleuré à ses obsèques 💙🤍💙

Franck JOANDET est plus discret que son père : il n’a pas la même gouaille ! Autant Robert était toujours au front, autant Franck apparaissait comme un enfant surdoué… N’a-t-il pas fait partie de cette génération dorée de joueurs qui ont été Champions de France « Reichel ». Lors de la finale contre Graulhet, Franck fut un buteur infaillible par la concrétisation de trois pénalités et la transformation de l’essai de Philippe CHLEBOWSKY dont il fut à l’origine … Ces deux-là se sont retrouvés en Équipe de France Juniors… Souvent « surclassé », Franck est arrivé naturellement en équipe première des « Damiers » et notamment en tant que buteur. La charge de buteur est souvent ingrate car elle demande concentration et des entrainements solitaires… C’est souvent efficace, mais la main-courante populaire ne retient souvent que les échecs liés au vent, à la fatigue ou au jour sans…

Sa carrière de joueur terminée, Franck a poursuivi son amour de la pala dont il fut un jeune licencié ? avec son voisin de l’impasse Delphin Loche, le surnommé « Pépech »… Il a également repris ses cours à la Fac des Sports … Au cœur de la ville de Bègles, il s’est ensuite mêlé du quotidien des Béglais en devenant élu sur la liste des « Verts » puis adjoint au maire. C’est ainsi qu’il a connu l’inauguration de la nouvelle rue des « Frères Moga », le boulevard de la « Tortue », et la tirade de Gérard DEPARDIEU sur les velours de Noël MAMÈRE… En tant qu’adjoint aux sports, il a passé son temps à défendre le stade « Musard »… Normal, quand t’as grandi dans un jardin où pleuvait des ballons ovales ! 💙🤍💙

  1. Salut l’artiste !

Dans le bas de la rue Albert Thomas, mon frère, Philippe BONNEAU a élu domicile au n°16 et y a installé son premier cabinet dentaire. Quelques années plus tard, il déplaça son cabinet à côté de la pharmacie de maman, à Birambits. seul endroit d’où l’on peut repartir avec une couronne sans avoir eu la fève… Certains ont eu des crises de panique quand ils devaient aller entendre siffler la roulette dans leur bouche : Aaaaaahhh ! D’autres passaient par le soupirail pour éviter la salle d’attente : flipper et apéro garantis !

À l’été 1969, le rugby rimait avec C.A. Béglais… Arrivant du Berry, il était impensable de poursuivre l’expérience du R.A.C.C (Rugby Athlétique Club de Châteauroux) nulle part ailleurs que sous le maillot à damiers bleu et blanc ! Michel LABRIT et Nelson DUMONT le prirent sous leur coupe avec d’autres de sa génération (DULOU, BONNES, CLAUDE, CLERJEAU, JOUBERT, BALADE, DUBERNET, etc.)… Puis, ce fut le tour de duos d’entraineurs de DAVID-PERRIER, JOANDET-PARREAU, jusqu’à EYMERY-MELLIS, en passant par ÉLICHONDO-SALLENAVE… C’est avec ces deux derniers qu’il aurait dû être sacré champion de France « Reichel », perdant en demi-finale contre Mauléon alors qu’ils les avaient battus deux fois en phase de poule… C’est ça le planchot souletin ! L’armada béglaise était pourtant belle avec « Milo » CLÉMENTE et Pierre PÉDEUTOUR, sans oublier Richard BÉDERE, François DELBOS, Gérard FILET, François BOMPY, Bernard GENESTE, Serge DULOU, Guy DULAU ou encore Michel CLAUDE qui ont tous gouté, par la suite, à « l’équipe-fanion ».

Demi de mêlée, Philippe BONNEAU n’était pas réputé pour être un esthète avec ses chaussettes roulées en bas des chevilles et son dos vouté… Sa grande force résidait à ne rien lâcher et à cornaquer son paquet d’avants. En Seniors, il s’exila dans le Périgord Noir, au nom de l’amour… L’expérience tourna court et il revient vite du côté de Musard pour entrainait les « Juniors Crabos », avec son ami Michel BERTRAND. C’est d’ailleurs cette jeune génération qui l’a suivi du côté de Talence, dans le cloaque des séries régionales…

Moi-même, j’ai également suivi mon frère, d’abord à Bègles, puis à Talence. Entretemps, pendant mes années de fac, handicapé que j’étais par des blessures récurrentes au genou (ne dit-on pas « Canard boiteux » ?), je me suis consacré aux jeunes… J’ai d’abord été entraineur des « Cadets II » avec Loulou BIENSAN, puis des « Juniors III » avec Michel PAPIN et « Fonfon » MIRALES…

Pour être complet, on ne peut citer le nom des BONNEAU sans évoquer le père, dirigeant dans l’équipe des trésoriers du C.A. Béglais, avec Claude LABORDE, Jacques DORVAL et « Loulou » LOUBERIE…

Par la suite, Philippe BONNEAU est devenu P. BONO, nom d’artiste protéiforme, que ce soit la peinture, la sculpture ou la poésie… Ainsi, vous pouvez apercevoir deux de ses sculptures qui clôturent la rue Albert Thomas. Les feux tricolores furent remplacés par deux ronds-points au milieu desquels trônent le travail de l’artiste P. BONO : résurgence et résilience ! À défaut, P. BONO ouvre son jardin à Léognan, face aux vignes du chateau Carbonnieux 💙🤍💙

  1. « Barbe rousse »

Pour éviter les feux tricolores au bas de la rue Albert Thomas, je prenais usuellement à gauche la rue des « 3 BRITTMAN » pour rejoindre le quartier de Birambits en face du fleuriste…

Comme souvent à Bègles, la fratrie marche par trois ! À chaque génération, on en retrouve… N’y a-t-il pas eu les trois frères LOCHE (Louis, Delphin et André), puis les trois frères MOGA de la première génération (Alphonse, André et Alban) et la seconde (Michel, Alain et Alban), ou les trois frères GENESTE (Michel, Bernard et Marc), sans parler des trois frères RAPETOU ? Longtemps, je n’ai pas su qui étaient ces trois BRITTMAN ? Une nouvelle première ligne ? Une autre troisième ligne ? La récente plaque de rue précise qu’il s’agit de trois résistants (Bernard, Marthe et Léonce), vraisemblablement communistes, décédés en 1944, à la fin de la guerre… De circuler régulièrement par ce raccourci, c’était certainement un clin du destin, pour moi qui allais être juré dans un grand procès historique.

En tout cas, ladite voirie accueillait le fringant Michel TRAISSAC, champion de France 1969 dans un pack « épais comme une ficelle à rôti »… Arrivé en 1968, il prit la lourde succession de CARON ou des frères DENJEAN ! Louis-Michel de son vrai prénom, tout le monde le surnommait « Mitou ». Idéologue convaincu, son rugby était à l’image de ses idées ! Garçon au rugby très généreux, il aurait pu jouer trois quarts tant il aimait manier le ballon… Mais, il avait aussi le caractère conforme à la pigmentation de sa peau. De son titre de Champion de France, il en gardait toute l’humilité qui sied au rugby. Ainsi, il a également trainé ses crampons avec les équipes « Réserve »…

Il a un temps suivi le rugby des jeunes pousses béglaises, notamment les Juniors, au début de l’ère du CABB, Christian DURIN et Pierrot NOGUES… Puis, il s’est retiré peu à peu du rugby local pour se consacrer à son activité de médecin spécialiste en rééducation, tout comme son épouse Danielle l’était à la médecine du travail. 💙🤍💙

  1. Du grain à moudre  

Nous voilà arrivés dans le quartier Birambits, le fief de Simone ROSSIGNOL, maire de Bègles, qui m’a fait sauter sur ses genoux quand j’étais tout petit, lors de ses visites dans la pharmacie de ma mère… La pharmacie BONNEAU était spécialisée, un temps donné, dans la fourniture, pour le C.A. Béglais, en élatosplast, vaseline, dolpic, algipan et huile camphrée, tous ces accessoires préparatoires, à côté de « l’éponge-magique » ou « éponge-miracle », seul remède connu aux maux du rugby…  

 J’ai le souvenir assez prégnant de cette éponge aux vertus miraculeuses. Elle baignait souvent au fond d’un seau le long du terrain … Bien large, comme une grosse gaufre, certainement pour soigner les conséquences de celles qui nécessitaient son intervention. Un simple coup d’éponge et hop, le grand blessé repartait au combat comme de rien… Et c’est pour ça qu’elle était magique cette éponge : elle soignait tout ! On l’a qualifiée de « miracle », tellement le prodige tenait du phénomène. Telle une prière : « éponge magique, délivrez-nous du mal ! ». Une fois le match terminé, l’éponge repartait banalement, sécher pendant huit jours, dans les boites à pharmacie… Ces boites traînaient au bord du terrain. En bois, de forme cubique, recouvertes d’une poignée en fer et de deux fermoirs en façade, elles étaient souvent utilisées comme strapontin. À l’intérieur deux compartiments superposés contenaient tout un bric-à-brac improbable…

À côté de l’apothicaire de Birambits, vivait la famille BERTRAND, les « grainetiers » pour bétail dont l’établissement trônait au cœur du quartier. Pendant longtemps, on était dans un îlot ouvrier et les odeurs émanant de la fabrique familiale (« BERTRAND, père et frères ») n’étaient guère plus gênantes que les parfums de morue des sécheries béglaises ou les relents de la « CENPA » à Tartifume… Comme pour ces derniers vestiges d’un passé industriel révolu de la commune ouvrière, les enjeux environnementaux se sont effacés face aux desiderata écologiques et au confort des concitoyens. Pointée du doigt, l’entreprise BERTRAND s’est spécialisée dans l’alimentation équine, mais a été obligé de déménager loin de la cité verte.

Michel BERTRAND fut un pur enfant de Bègles. Il partait seul, depuis chez lui, et il « ramassait », un par un, les rugbymen de Birambits (les BROCA, FERRASSE, JEAN-JEAN, CHAINTRIER, HOURCADE, DULAU, etc.)… Comme le CID, il partit seul, mais par un prompt renfort, ils se vit quinze à bon port. Quinze à Musard : ils pouvaient jouer ! Michel fut un « seconde ligne » formé au joug du C.A. Béglais, attelé aux tâches les plus humbles comme les plus ingrates, dues à sa stature. Minime, Cadet, Junior, il connut aussi le statut d’équipier premier…

Par la suite, il fut entraineur des Juniors Crabos avec mon frère et Jean-Claude FORSANS (alias « Midi Olympique » ou « La Petite Gironde ») et éduqua toute une génération d’adolescents en damiers bleu et blanc. Grand par la taille mais aussi grand cœur, il fut un super entraîneur, à la mode « Guy Roux »… Les veilles de match, il faisait ses rondes dans les établissements de Bordeaux pour débusquer les « bringeurs », lesquels avaient leur « Sœur Anne » en la personne de « Mamie », grande prestesse de l’Aquitania, qui les prévenait au micro : « Attention, les Petits, voilà Michel ! »… Drôle d’éducation que fut celle-ci ! Ici, pas de grands philosophes, mais de grands principes qui se limitent à posséder tout un bagage rugbystique et à apprendre à aimer un club…

Aujourd’hui, Michel profite de sa retraite et fréquente les « Musardingues »… Cette histoire, quand même, c’est dingue, non ? 💙🤍💙

  1. L’école buissonnière

Dernier épisode de la saga de l’été 2023… Pour rejoindre Musard, il me faut emprunter la passerelle piétons et vélos qui enjambe la voie ferrée. Pour cela, je passe devant l’école Ferdinand Buisson, rue Ferdinand Buisson. Original, non ? Ferdinand Buisson, qui c’est celui-là ? En fait F. Buisson, c’est un « inconnu célèbre », redevenu sur le devant de la scène suite à l’assassinat de Samuel PATY… En effet, il est cofondateur, en 1898, de la Ligue des droits de l’Homme qu’il préside de 1914 à 1926 et, en 1927, on lui attribue le prix Nobel de la paix : rien que ça ! Mais, il est surtout connu pour être le fondateur d’un enseignement laïque ! Dans l’ombre de Jules Ferry ou Jean Jaurès, il préside, en 1905, la commission parlementaire chargée de mettre en œuvre la loi de séparation des Églises et de l’État. Hussard de la République, il est connu pour son combat en faveur de « l’école sans Dieu » ! Je n’avais pas prévu que mon dernier épisode tomberait au milieu de la polémique des « torchons et des serviettes » religieux… « Alea jacta est ! »

À cette époque, la Directrice de l’école primaire est Madame DULAU et maman de Charles, Guy et Bruno. Le plus petit des trois, Guy, eut un parcours rugbystique plus complet que ses deux frères. Charles l’a un peu pratiqué avant de se consacrer à ses études de « chir’dents ». Quant à Bruno, je l’ai côtoyé jusqu’en Cadets… Après, il s’est exilé loin de la ville et des autos qui fument. Guy ou « Guitou », fut un trois-quatre centre vif ardent, compensant sa petite taille par une agilité et une vivacité à nulles autres pareilles. D’un bon sens « rural » et d’une franchise déconcertante, il était toujours prêt à rendre service. Est-ce pour cela qu’il a adopté la profession de médecin de famille ? Sûrement ! Il resta proche du milieu du rugby, notamment en se rapprochant de la famille GENESTE. Mais épouse et beaux-frères ne l’ont pas jamais écarté de ses amours : chasse, pêche et nature… Normal, quand on sait que l’étymologie de Guy signifie « bois ou forêt »… En fait, c’était ça l’école buissonnière des DULAU du Lot !

En face de l’école, il y avait à l’époque les hangars de l’usine RENAULAC dont le seul charme était qu’elle abritait une collection remarquable de tacots et vieilles voitures de son directeur. J’ai eu ce privilège de la toucher de mes propres yeux !

Et ben c’est formidable les copains,

J’vous ai tout dit, on s’sert la main

J’peux pas mettre quarante ans de ma vie sur table

Comme on étale ses lettres au Scrabble

Dans la vitrine je vois l’reflet de vieux rugbymen derrière moi

S’ils partent vers la passerelle, je les suivrai…

S’ils partent à droite, attendez-moi …

Attendez-moi, attendez-moi, attendez-moiiiiiiiii !

JYB /K’nar 💙🤍💙