Saga de l’été 2024 : les maillots

Salut les Damiers 💙🤍 !

Durant tout l’été 2024, à partir de ce week-end et jusqu’au début septembre, commencera la quatrième saga estivale du « Cœur à Damiers », toujours en quinze épisodes, consacrée, cette année, aux différents maillots du club…

Au rugby, la symbolique du maillot est hyper forte ! Il y a une forme de patriotisme de clocher qui se cache derrière tout ça… Sur les maillots des matches internationaux, les blasons varient entre végétal et animal : d’un côté, la rose anglaise, le trèfle irlandais, le poireau gallois, le chardon écossais, la fougère néo-zélandaise, le cocotier fidjien, le chêne roumain ou la fleur de cerisier japonaise, et de l’autre, le coq gaulois, le wallaby australien, le jaguar devenu puma… Du côté de Bègles, le radis s’est acoquiné avec la tortue, comme dans une fable de La Fontaine : « le radis et la tortue » ! (*)

Pour autant, la symbolique du C.A. Béglais, c’est le damier bleu et blanc ! Mais, ce ne fut pas toujours le cas, car pendant deux ans, les copains de Delphin LOCHE jouèrent avec des maillots rouge et bleu prêtés par les cheminots de Bordeaux (l’ASPOM). Ainsi, sur cette première photo d’équipe, en noir et blanc, on ne sait si les maillots étaient bleus avec des parements rouges au col et au bout des manches, ou vice-versa ? Peut-être, certains d’entre vous me le diront-ils pour actualiser cette saga qui sera reprise ensuite sur le blogue « Cœur à Damiers », avec l’intégralité des commentaires…

épisode n°1 – les damiers bleu & blanc**

Je ne suis pas un super joueur de dames, ni d’échecs, mais ce damier-là, c’est ma jeunesse ! « Un maillot à damiers pour mieux jouer aux dames ! », disait-on à l’époque, pour des fous, comme moi, qui avaient pris le rugby pour roi et choisi l’ovalie comme reine. Le motif, fait de l’alternance géométrique entre carreaux blancs et carreaux bleus, de dualité et d’opposition entre le bleu et le blanc, comme un « Vichy » de carreaux, plus couru sur toutes les courses de sports mécaniques, était pour moi très nouveau, pour ne pas dire inédit… Vous avez là le maillot holotype du club devenu le symbole du C.A. Béglais !

Même si on connaît l’histoire, je vais vous refaire le ressort du pitch… Un jour de 1908, les Béglais ont choisi ce maillot en regardant une équipe d’étudiants anglais (les « London Hospital ») qui venaient faire une tournée en Aquitaine. Ils remarquèrent le maillot de ces visiteurs dont les damiers bicolores n’avaient pas manqué de marquer leurs esprits… Aussitôt vu, aussitôt décidé, ils adoptèrent un damier sérré de petits carrés bleu et blanc ! Le choix de ce motif original et reconnaissable du premier coup d’œil marqua longtemps les esprits de tous leurs adversaires en France. (*)

Pendant plus d’une décennie, jusqu’au début des années 1920, les Béglais jouèrent avec ce maillot à damiers, du col jusqu’à la taille, avec une encolure ronde ou ouverte en V avec des boutons… Puis, on retrouva ce maillot pendant les années 1960 : seule la ficelle remplaça les boutons. C’est le maillot des deux finales du championnat de France, à la fin des années 1960, ce qui a sûrement contribué à sa célébrité. Lors du titre de 1969, le blason du club apparaît au niveau du club et le numéro dans le dos figure dans un grand carré blanc. Le logo de l’équipementier (« le Coq Sportif ») apparaît sous la clavicule droite.

Durant les deux décennies qui suivront, le logo du club ainsi que celui de l’équipementier disparaissent… Le numéro n’est plus dans un carré blanc, mais apparaît dans une couleur jaune fluo pour bien être visible et lisible. Début des années 1980, « le Coq Sportif » fournit à nouveau les maillots au C.A.Béglais, mais la fabrication de ce maillot atypique coûte plus cher qu’une tunique uniforme… À l’occasion du changement de nom (C.A.B.B), les dirigeants du club cherchent un nouveau fournisseur. Ils sollicitent leurs homologues de Romans et de Pamiers qui, eux aussi, arborent un damier serré de petits carrés noir et blanc. Le nouveau détaillant (« LB ») conserve le damier à petits carreaux bleu et blanc avec un lettrage et numérotage rouge.

Sous l’égide du CABBG, le traditionnel damier à petits carreaux disparut pour ne revenir au premier plan alors que le club ne l’était plus… On a changé de siècles et l’équipementier « OTAGO » fournit un maillots dont le bleu des carreaux était plus soutenu, les manches raccourcies et le nom du sponsor principal apparaissait dans un large carré ventral à fond blanc, juste en-dessous du logo du club ; dans le dos, les numéros figuraient, bleu sur blanc, dans un cercle, juste en-dessous du second sponsor… Ainsi, fut le maillot de la dernière saison dans l’élite, du damier bleu et blanc !

L’U.B.B. a porté le célèbre maillot à damiers lors de sa dernière prestation au stade « André MOGA », en mai 2015. Le fournisseur « Kappa » fit une bonne opération marketing en vendant ce maillot collector… Enfin, hasard du calendrier du TOP14, lors de la saison 2018-2019, le dernier match à domicile tombait pour les 50 ans de la victoire du C.A.B. en finale du Championnat de France, contre le Stade Toulousain. Pour la circonstance, les joueurs de l’U.B.B. avaient, une nouvelle fois, revêtu le maillot à damiers bleu et blanc (« Canterbury »)…

En fait, avec ce maillot holotype, les Béglais ont toujours été champions que ce soit en Seniors (1969), Juniors (1977), Cadets (1984) ou Minimes (1982)…

épisode n°2 – les damiers rouge et blanc**

Voilà un maillot qui génère toujours une grande nostalgie ! En effet, le damier rouge et blanc servait à ne pas nous confondre avec les équipes qui venaient jouer à Musard, en bleu ou blanc, même si je n’ai jamais vu l’équipe « Première » jouait avec ce maillot « inverse »… Certains le ressortent pour les grandes occasions (centenaires du club, dernier match à Musard), mais ils sont peu à en détenir un exemplaire…

Sa première apparition daterait de 1937, lorsque les quatre grands clubs de rugby bordelais (CAB – SBUC – SAB – BEC) jouaient pour la circonstance avec un maillot à damiers rouge et blanc : il doit être collector ! Est-ce maillot que les Seniors de 1937 portaient. En fait, cette photo est le résultat de l’IA (intelligence artificielle) ! Quelle ne fut pas ma surprise de voir les carreaux rouges du maillot ! Cette photo reste à valider… Dans mes archives, la première photo de ces damiers rouge et blanc date de 1972 et ce sont les Juniors de « Bébert » et « Éli » qui le portent dans un tournoi dans la région parisienne. L’année suivante, l’équipe du Japon vient jouer un test-match à Bordeaux et utilisent les installations de Musard pour s’entrainer. L’équipe « Réserve » fait office de sparring-partner et revêt ce maillot à damiers rouge et blanc… Aucune image de cet affrontement entre Béglais et Japonais n’est disponible, à moins que…

Toutes les catégories des jeunes ont eu la chance de porter cette tunique rarissime qui est réapparu au changement de siècle, sous l’égide du CABBG, grâce à l’équipementier « OTAGO ». Aujourd’hui, seuls les « fouteux » croates rendent hommage à ce maillot à damiers rouge et blanc que l’on retrouve aussi sur la fusée de Tintin ou sur les voies de détresse sur les routes et autoroutes de France…

épisode n°3 – les maillots gris ou bleu horizon

Tout gris or not tout gris, that is the question ! Loin de me prendre pour William Shakespeare, je me suis souvent posé la question sur la vraie couleur des maillots sur ces clichés en noir et blanc sur lesquels on voit les trois frères Moga, les « Biju », Siot, Marrens, Bertheaud, ou Chaban-Delmas.

Une nouvelle fois, j’ai sollicité l’Intelligence Artificielle qui me proposa des maillots bleu-gris à la place du gris des photos en noir et blanc… Cependant, cette fois-ci, les plus anciens ou les centenaires du CAB confirmèrent ce coloris !

Est-ce un hommage aux poilus de la grande guerre ? Est-ce à cause d’un moral morose qui suivit la Libération ? Je n’en connais pas la vraie raison, mais peut-être les aieux du CAB pourront m’en dire plus… En tout cas, à la sortie de la guerre, les Béglais n’ont plus joué avec damiers sur le corps. Seul, le blason du C.A. Béglais figurait en gros sur le cœur des joueurs, même si on le devine à peine. Parfois même, il n’y figure pas…

En tout cas, ce maillot gris-bleu ou bleu horizon fut utilisé jusqu’au début des années 1950 !

épisode n°4 – les maillots bleu marine

Attention, c’est une hypothèse que je formule ! Ma nouvelle amie IA, (Intelligence Artificielle) m’a, là encore, aidé à la formuler à partir d’une tonalité des clichés en noir et blanc… Le supposé noir des maillots des années d’après-guerre n’avait pas la même luminosité, ni le même contraste que le celui des maillots noirs des années ultérieures…  Je trouvais même que la tonalité ressemblait à celle des shorts bleu marine que nous avions dans les années 1970-1980.

Après plusieurs essais, je suis arrivé à la conclusion qu’il y avait dû exister des maillots bleu marine… Après tout, c’est assez logique car tout n’est pas blanc ou noir, dans la vie : il y a d’autres nuances ! Ainsi, pour éviter de voir en noir et blanc l’arc-en-ciel, le bleu de Bègles devient couleur sur ces vieilles photos.

Mais, ce n’est là qu’une version désordonnée pour faire perdre au noir-et-blanc toute identité…

épisode n°5 – les maillots blancs

Les maillots blancs du C.A.Béglais ont connu des hauts et des bas… Néanmoins, on les retrouve occasionnellement dans l’histoire du club, un peu comme des merles blancs…

Je ne résiste pas au plaisir de vous partager une photo, veille d’un siècle, où on voit les Béglais endimanchés d’une superbe veste blanche à parements à damiers bleu et blanc au niveau du col et du bout des manches, histoire de montrer patte blanche… Néanmoins, il n’est pas certain que le maillot ait été aussi blanc que la jaquette !

Au sortir de la guerre, le maillot blanc apparaît sur les épaules des Marrens et Berteaud, comme second jeu de maillots… Mais, il est principalement associé au titre de 1949 (Coupe de France). Dans le dos, les numéros ressortent au sein d’un large carré noir. Au niveau du cœur des champions, le blason à damiers du club apparait nettement !

Dans l’histoire du club, on retrouve la blancheur éternelle au début des années 1970. Les vignettes « Panini » de 1972 montrent nos Béglais dans une tenue de jeunes communiants sur laquelle le crêpe noir rappelle le souvenir de Gino CARON.

La dernière trace que j’ai retrouvée des maillots blancs date de la fin du siècle dernier : l’équipementier de l’époque, « Canterbury » proposait aux dirigeants une version pour les matches en coupe d’Europe… Allez, pour conclure, un petit jeu : sauriez-vous reconnaitre les différents internationaux sur les photos en maillots blancs ? Il y en a sur chaque photo proposée !

épisode n°6 – maillots blanc à épaulières uni

À ma connaissance, les Béglais n’ont joué qu’une fois avec ce maillot blanc avec un empiècement au niveau des épaules de couleur uni bleu (ou peut-être rouge). C’était le 16 décembre 1948 et les Béglais jouaient, au stade Lescure, contre l’USAP dont le maillot est bleu ciel. Or, vous le savez maintenant, au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les maillots des Béglais étaient unis : soit bleu azur, soit bleu marine…

Pourquoi n’ont-ils pas enfilé cette dernière tunique pour recourir à ce maillot rarissime ? Peut-être, le gardien du stade avait-il ce jeu de maillot au fond d’une réserve pour dépanner les Béglais au dernier moment car, au rugby, c’est celui qui reçoit qui doit changer ses couleurs ? Nul ne le sait, à moins que… 

épisode n°7 – maillots à damiers bleu et blanc à épaulières bleu

Après l’intermède des maillot bleu azur ou des maillots blancs de l’après seconde Guerre Mondiale, les Champions 1949 changent de décennie et renouent avec leur origine et retrouvent leurs damiers bleu et blanc. La mode à l’époque, c’est de faire apparaitre la carrure des joueurs et surtout de protéger leurs épaules. Le bleu des épaulières est plus soutenu (le sombre renforce le gabarit). Un petit lacet pour faire tenir tout ça, un short blanc et hop, ça joue !

Cependant, ces maillots existaient déjà puisque, dès le milieu de la décennie des années 1920, les Sourgens et autres « Tatave » (Guichard) portaient déjà le quadrillage du damier bleu et blancs… Seuls, les carreaux étaient plus larges et les épaulières colorées en bleu azur, au niveau de l’encolure.

Puis, les finalistes Juniors de 1936-1937 (contre l’usap) avec Gérard Vidal et 1938-1939 (contre Tarbes) ont porté ce maillot avec le radis placé dans un triangle isocèle pointé vers le bas, sur la poitrine, à la place du logo du club…

Au milieu des années 1950, la bande à Baudorre porte le damier bleu et blanc, mais les épaulières sont bleu marine. Baudorre, Vignacq, Sorrondo, Eymery, Bédère, Sallenave, Joandet, Coulongrat, Sénégas, Dubédout et le petit Jacky Jameau qui plonge pour allonger sa passe vers les lignes arrières où brillent Claude Soleil et le père Diharce… Seul le short devient bleu marine car il suffit le blanc à faire bouillir dans les grandes lessiveuses en acier galvanisé, après les matches… Basta ! Les lave-linges ménagers ne vont se démocratiser qu’avec les années yé-yé…

Néanmoins, avec ce maillot, les Béglais n’ont remporté aucun titre, ni chez les Grands, ni chez les Minots !

épisode n°8 – les maillots noirs

Nous voilà déjà à la moitié de notre saga estivale… Aujourd’hui, bien que bronzés, halés, brunis par le soleil de juillet, nous ne sommes pas aussi noirs que les maillots que les Béglais ont utilisés !

Je ne sais pas pourquoi les dirigeants ont retenu cette couleur de deuil… Mais, la volonté première était de nous différencier des équipes qui portaient les mêmes couleurs que les damiers bleu et blanc… Mais, alors pourquoi ne pas recourir aux damiers rouge et blanc ? En tout cas, pendant près de deux décennies (dès le début des années 1970 jusqu’à la fin des années 1980), toutes les catégories de joueurs ont enfilé la tenue des « All Blacks »… Rien de bien original !

Le noir, ça va avec tout ! La couleur noir est à la fois calme et puissante : elle peut inspirer le courage, la force et le dévouement et apporter ainsi une sensation d’importance à ceux qui la portent… Une sorte d’aura mystique !Le noir a surtout une qualité qui provient de sa capacité à flatter les silhouettes et à minimiser les petits défauts. En effet, le noir gonflerait les silhouettes tout en jouant sur les volumes… Comme des baleines noires ! Toutes ces vertus ne sont pas des affirmations fausses mais plutôt un piège car, comme toutes les couleurs, le noir peut tout autant vous sublimer comme vous desservir ! Dans un esprit plus rationnel, les maillots noirs permettaient certainement de mieux voir le numéro dans le dos. En revanche, certains étaient tellement moulants, de par leur texture, qu’ils empêchaient tout tirage de maillot ou plaquages au maillot : slim body !

Dans mes archives, la première apparition des maillots noirs date de 1965 : on y voit Jacky Jameau attendre le ballon que Gérard Denjean avait bataillé à la touche. Les shorts étaient blancs à l’époque… Par la suite, les Béglais avaient adopté la tenue de deuil intégral, (hormis les chaussettes), en mémoire du regretté Jean-Michel Capendéguy, mort en pleine jeunesse, tel James Dean, au volant de son bolide, sur une ligne droite des Landes, tout près de Laboueyre… (cf. mon bulletin, lors de la saga 2022, du 18 juillet). On y voit Jean Trillo, tête basse, respecter une minute de silence en honneur de son ami disparu… Ce match, contre Saint-Sever, dans lequel s’est notamment illustré Seriné, se déroulait le 25 janvier 1968, à Talence, au stade de Suzon, alors que la tribune de Musard était en reconstruction… 

Au début des années 1970, la tenue étaient toute noire : seul le col et le lacet étaient blancs, ainsi que le large encart dans lequel figurait le numéro des joueurs… C’est cette tenue qui a été retenue pour figurer dans l’album Panini de 1972-1973 : Crampagne, Dubois, Malterre et Swierczinski étaient ainsi vêtus de noir ! Pendant près de deux décennies, jusqu’à la fin de l’ère du C.A.B.B.G, ces jeux de maillots noirs ont été utilisés par toutes les catégories de joueurs, de l’école de rugby jusqu’aux Seniors, comme une deuxième peau…

Pour ma part, je n’ai jamais trop affectionné ces chemises noires qui me faisaient plus penser à des blousons noirs ou à des oiseaux de mauvais augure : black swans… J’aimais trop les damiers bleu et blanc !

 

épisode n°9 – le grand damier bleu et blanc

Alors, celui-là, il reste un des maillots préférés des Béglo-Bordelais car il est à jamais associé au titre de 1991 ! En tout cas, c’est celui-là qui figure à « Notre Dame du Rugby » à Grenade sur Adour…

Comment en est-on arrivé d’un échiquier à petits carreaux à un carré divisé en quatre parties égales ? Dès les années 1980, le logo identitaire des équipementiers fit son apparition de façon ostentatoire : trois bandes pour « Adidas », la virgule de « Nike », ou le fauve bondissant de la marque « Puma »… Puis, les équipementiers ont, petit à petit, imposé leur loi marketing et proposé des maillots s’éloignant de la symbolique des clubs. Cependant, les designers de la marque « PUMA » eurent l’intelligence de convertir le damier serré de petits carrés bleu et blanc (maillot du titre national de 1969) en un grand damier de quatre grands quartiers bleu et banc (maillot des champions 1991), à l’instar des blasons ou écus des familles moyenâgeuses (*)… Le logo de « Puma » apparaît partout : sur la poitrine, sur les manches, et sur chaque chiffre du numéro du dossard. Quant à la dénomination du club, dans l’attente d’un nouveau logo, seules les cinq lettres « C.A.B.B.G. » sont floquées au niveau du cœur.

De la sorte, le club put insérer des logos publicitaires, sources de rentrées d’argent. « Crédit Agricole » a ainsi accompagné la « tortue béglaise » avec ses trois frères « RAPETOU »… Les futurs Champions de France s’étaient rasés le crâne en signe de ralliement, comme ceux de 1969 s’étaient laissé pousser la barbe (*)… Néanmoins, quelque uns de ces derniers ont connu aussi ce maillot à grands carreaux… Au milieu des années 1960, Daniel Dubois ou Jean Trillo ont partagé cette unique, inédite à l’époque, avec certains finalistes 1967. Généreux, le club a même prêté ce maillot aux « Municipaux » de Dubédout ou Lacau…

épisode n°10 – le grand damier rouge et blanc (**)

Comme il existait des damiers à petits carreaux rouge et blanc (**), l’équipementier « PUMA » proposa, dès 1993, aux Béglais un damier à quatre grands carreaux rouge et blanc… Petit détail qui a son importance, le rouge n’était un « rouge cerise » (ou radis), mais un « rouge lie de vin ». En effet, dans l’appellation C.A.B.B.G., il y a le terme « Bordeaux ». On comprend mieux le clin d’œil au « rouge bordeaux » !

En fait, il y avait eu une première tentative, dix ans auparavant, de ce maillot inédit. Le club avait, comme pour marquer un changement d’époque, adopté un grand damier rouge-bordeaux (lie de vin) et blanc, à l’occasion du changement de dénomination sociale du club, en C.A.B.B. (1983). Sa première apparition fut lors du match du 11 mars 1984, à l’occasion de la réception de l’U.S.Romans qui jouait aussi en petits damiers noir et blanc. Quelle ne fut pas la surprise des vieux « Cabistes » quand le capitaine, François Labat, sortit du tunnel, sous la tribune présidentielle, avec ce nouveau maillot… Une nouvelle fois, ce maillot d’apparat fut arboré lors d’un match de gala, à l’occasion de la réception du grand « S.U.Agen ». D’ailleurs, Bernard Moison a mis en peinture ce match où l’on voit l’ancien Pessacais sonnait la charge sous le nez si caractéristique de l’Agenais Tholot… Beaucoup pensaient que le rapprochement ne se ferait pas entre les deux villes car il y avait une scission inévitable, politique, culturelle, entre Bordeaux et Bègles. Ainsi, la « vox populi » courut le long des travées de « Musard », de la main courante de « l’Académie » jusqu’aux derniers rangs des tribunes : « pas question de remplacer nos damiers bleu et blanc par cette couleur violacée ! D’ailleurs, Messieurs les journalistes, on dit Bègles-Bordeaux et pas Bordeaux-Bègles ! » 

Aussi, pour assurer le réassort de cette version, en 1993, les dirigeants du « C.A.B.B.G. » proposèrent un nouveau blason où figurait en bonne place le radis que beaucoup de supporters béglais utilisaient pour encourager les siens… À y réfléchir, n’était-il pas surprenant de s’attacher à un légume rouge et blanc pour encourager un club en bleu et blanc ? Paradoxalement, le radis est apparu sur le blason du « C.A.B.B.G. » quand on parlait de Bordeaux et de Gironde pour rappeler l’existence de la cité de Bègles. En effet, le radis est devenu le légume fétiche de la ville, en souvenir du temps où Bègles fut un des potagers de Bordeaux. À l’époque, les terrains maraîchers se développaient au rythme de la croissance démographique de la grande ville : les radis de Bègles, les fraises de Pessac, les navets de Villenave, etc. À Bègles, la culture du radis se concentrait sur les terres de Birambits, du Prêche ou de Tartifume…

Ainsi, le radis figura en plein cœur du blason, avec ses larges feuilles qui couvraient le damier à quatre grands carreaux bleu et blanc. On y retrouvait également les trois croissants enchevêtrés de la ville de Bordeaux, en lettres d’or, et les cinq initiales du nouveau club. Aujourd’hui, le petit légume rond, d’un rose soutenu, avec sa petite extrémité blanche, n’existe plus hormis sur le vieux blason du « C.A.B.B.G. » et dans les poèmes nostalgiques d’André REIGT (un vieux « Cabiste », dans une lignée de grands joueurs du club). (*)

épisode n°11 – le grand damier noir et blanc**

Est-ce lié au décès du « Grand » qu’on eut droit, dès 1993, au retour du noir sur le maillot du club ? En effet, André MOGA avait pris de la hauteur en décembre 1992, à l’âge de 71 ans. Il fut honoré par des obsèques grandioses, en l’église du Sacré-Cœur, en présence de Jacques Chaban-Delmas, revêtu de son célèbre imperméable kaki de résistant. Les huit avants béglais portent le cercueil sur lequel a été déposé un maillot à damiers, avec le numéro 4 dans le dos… Le « Grand » laissa son club orphelin : il léguera, comme ultime don, son nom au stade. Un buste trônera également dans l’allée principale, tout près de celui de Delphin Loche…

Revenons au maillot dont il s’agit, là encore, d’une déclinaison des coloris préférés des Béglais, par la marque « PUMA ». Ce maillot à grand damiers scindés en quatre carreaux noir et blanc**, marque la période de l’après « Rapetou ». Les trois trublions étaient partis, presque par provocation, dans le club voisin de l’agglomération bordelaise, avant de trouver fortune au « Stade Français » de Max Guazzini… Dans la presse, on titre : « règlements de compte à OK Musard »… Dans leurs bagages, Laporte et ses accolytes embarquent Christophe Reigt et William Téchoueyres (qui sera, en 1995, international sous le maillot du SBUC). Des clans se forment et se défont… C’est la vie qui passe ! Les autres lauréats de 1991 sont restés au club du radis, notamment sa fidèle deuxième ligne (« Dédé » et son compère « Papy »)… C’est la période Guy Accocéberry et Vincent Etcheto qui remplacent la charnière Laporte-Reigt, tandis que Lanta prend les rênes de l’équipe. L’effectif se renforce de nouveaux noms : Laurent Vergé (alias « la commode ») ou Thomas Clamens (remplacants lors de la finale de 1991), Lupuyau, Lafforgue, Loubsens, Fauthoux, Farner, Barragué, Morizot, Dehez, Dongieu ainsi que des jeunes formés au club, les frères Berthe (Florent & Julien), Collazo, Garcia, Chamboulives, Sourgens ou Voineau…

Le rugby commence à changer et il ne fonctionne plus comme avant… C’est le début du professionnalisme avant l’heure ! Les sponsors entrent dans le jeu du sport-spectacle et leur logo vont grignoter progressivement et lentement la surface du maillot. Le problème, c’est que Bègles attire certes la sympathie, mais pas l’argent, hormis les institutions locales (mairies, département), « CREDIT AGRICOLE » (déjà présent depuis cinq ans), « EYLO Océan » (dont l’importante usine de production de chaleur et de tri des déchets est implantée à Bègles, sur les berges de Garonne), ou encore « SALPROLAIT FRAISPACK » (la boîte de feu André Moga, spécialisée dans le fromage frais emballé)…

épisode n°12 – le maillots à damier asymétrique

Changement de fournisseur, changement de look : c’est souvent le cas !  Le « CABBG », vers la fin du siècle dernier, décide de s’internationaliser et de se tourner vers les contrées australes… Fini, les années « PUMA », les dirigeants se tournent vers la marque néo-zélandaise aux trois kiwis ? « Canterbury ». Est-ce pour cela qu’on a trois Néo-Zélandais dans l’effectif (Scot Palmer – Robbie Mc Donald – Schuwer) ? En tout cas, le fabricant propose un maillot au damier asymétrique : le maillot est entièrement bleu foncé, hormis la manche gauche qui est blanche, alternant avec l’épaule droite, également blanche…

En fait, ce maillot revisité fait la part belle aux sponsors ! Les rentrées d’argent font venir quelques grands noms du rugby français, voire des premiers « mercenaires » d’un rugby qui professionnalise petit à petit à l’approche du 21ème siècle… C’est l’époque de Brouzet (qui débarque à Bègles avec déjà une douzaine de sélections à son compteur), du buteur Sébastien Paillat (sans son frère), des toulonnais (Loppy, Orsoni, Gérard, de Rougemont) et des néo-zélandais précités… À la suite du duo d’entraineurs (Lanta et Chadebech), l’inusable « Zaza » reprend du collier et mène son équipe d’« enculés » en quarts de finale du Championnat ainsi que du Bouclier Européen. La saison suivante, avec un nouveau duo d’entraineurs (Philippe Berbizier et Peyo Lupuyau) encadre les Béglo-Bordelais. L’équipe est belle, mais elle ne dépasse rarement les quarts de finale dans le « money time » !

Au niveau du sponsor principal, là encore les dirigeants ont fait preuve d’exotisme : « DAEWOO » (prononcez dèou) ! Le constructeur automobile Sud-Coréen tente de percer sur le marché européen, mais qui se souvient des noms de ses berlines… En vain, car le groupe disparut en 1999 : le volcan s’est éteint dans le grand univers ! L’autre partenaire financier, « Itineris », essaye de se frayer un itinéraire dans le marché de la téléphonie mobile. La marque figure en bonne place au verso des maillots ou au-dessus du logo du club… Là encore, le logo a, lui aussi, évolué : il a la forme horizontale d’un ballon de rugby avec le damier à quatre carreaux bleu et blanc** ; les croissants de lune entremêlés de la ville de Bordeaux y figurent discrètement… Le changement majeur réside dans la calligraphie des cinq lettres « CABBG  » dont la police de caractères est plus policée : handwriting ! Seules les lettres figuraient sur le maillot au damier dissymétrique… Il existait une version noir et blanc de ce maillot…

D’autres commanditaires financiers plus locaux apparaissent sur le maillot. La radio béglaise de la bande FM, « Wit FM » et le « Bistro du Sommelier », à l’angle de la rue Georges Bonnac et à l’ombre des gratte-ciels de Mériadeck… Le sommelier, c’est lui : Hervé Valverde ! Amoureux des sports bordelais, Hervé Valverde a ouvert un restaurant-bistrot qui démocratise les grands vins en y associant une cuisine locale traditionnelle (notamment des tricandilles)… Les dirigeants du « CABBG » y prirent leurs habitudes, comme ceux du « C.A.B. » les prenaient au « Chiopot ». Le « Bistro du Sommelier » (sans « t »), c’est le nouveau « Chiopot » (avec un « t ») !

épisode n°13 – le maillots unis à épaulières en damiers

On change de siècle en même temps qu’on change de monnaie. On est passé à l’€uro sans bug informatique… Les boîtes de logiciels informatiques, de bureautique et de logistiques se multiplient. Le XXIème siècle sera celui de la dématérialisation et des connexions à internet. En la matière, les asiatiques sont les champions ! Est-ce pour cela que les dirigeants du club ont choisi la marque « ASICS » ? Allez savoir…

« ASICS » est un équipementier sportif japonais (Kobé), fondé en 1949 et notoirement connu pour ses chaussures de course à pied. « ASICS », c’est l’acronyme de l’expression latine de « Anima Sana In Corpore Sano »… En français : « une âme saine dans un corps sain ». La marque japonaise est alors connue pour ses chaussures de sport, en y intégrant des « talonnettes » ou des semelles intermédiaires, ce qui diminue la pression subie par le tendon d’Achille, et permet de courir plus vite car les pieds sont légèrement inclinés vers l’avant…

Avec « ASICS » (qui souhaite développer d’autres équipements sportifs), les Béglais renouent avec le damier serré de petits carrés bleu et blanc**… Mais uniquement sur les épaules, comme un négatif au maillot des années 1950 (cf. l’épisode n°7) ! Ce retour au passé se décline aussi dans le blason du club qui est imprimé sur le maillot… Celui-ci retrouve sa forme triangulaire, avec les cinq lettres du CABBG inscrites en rouge, et le tout surplombé de deux étoiles, correspondant aux deux titres de champions de France.

Le maillot « ASICS », qu’il soit bleu ou blanc, laisse la part belle aux sponsors en leur assurant une meilleure lisibilité… Finie la période des voitures sud-coréennes, on revient à du classique : « FORD », dont l’usine de boîtes automatiques est tout proche (Blanquefort). « FORD » est devenu le sponsor principal ! Il est associé à des financeurs en vogue, soit dans l’informatique (« Idéal Informatique »), soit dans la diététique avec les compléments alimentaires (« Protidiet »). Quant à « Wit FM » et « Itinéris », leur logo sont descendus du maillot vers le short… Bientôt ce sera sut les fesses ! À quand la publicité sur les chaussettes ? Les nouveaux « hommes sandwich » véhiculent ainsi tout le symbole de la société de consommation. En tout cas, ils se généralisent chez les rugbymen, comme dans d’autres sports, sans que quiconque y trouve à redire, car cette pratique pourrait être considérée comme portant atteinte à la dignité de la personne… Mais là, c’est une autre histoire !

Avec ce maillot, on traverse le cycle des Kubzik, Loustau, Manas, Souverbie, etc. etc. etc. Brouzet vit ses dernières heures au « CABBG », ainsi que Collazo… Ces pertes semblent être compensées par les arrivées d’une petite colonie argentine : Federico Mendez, Lissandro Arbizu ou Ignacio Fernandez-Lobbe… La famille « Reigt-Gimbert » revient aux manettes de l’équipe fanion, en souhaitant faire partager ses expériences rugbystiques dans les différents clubs qu’elle a fréquentés…

C’est également la période de la naissance d’un grand nom du rugby : Thierry Dusautoir ! Le garçon aux quatre-vingt sélections et aux cinquante-six capitanats en Équipe de France, s’annonce comme le grand espoir du rugby béglais… Né en Côte d’Ivoire, il rejoint la France à l’âge de dix ans. Il s’essaye d’abord au judo et ce sont ses camarades de lycée qui le conduisent au rugby au club de Trélissac où il apprend les bases du rugby. Par la suite, il rejoint le club du « C.A.Périgueux » qui évolue alors en « ProD2 »…. Après avoir obtenu son baccalauréat scientifique à 17 ans, il fait « Maths Sup’ », puis rentre à « l’École Nationale Supérieure de Chimie et Physique » de Bordeaux. Estimant ne pas pouvoir assumer le coût des allers-retours entre Bordeaux et Périgueux (l’autoroute n’est pas encore inaugurée), ses entraîneurs le mettent alors en contact avec le club du « CABBG » où Thierry Dusautoir commencera ainsi sa carrière en championnat de France, alors désigné sous le nom de « Top 16 ». À l’époque, il n’est pas encore international, sauf dans les équipes de jeunes…

Au « CABBG », les résultats ne suivent pas et ce sont finalement deux saisons « galère » dans lesquelles se sont embarqué les Béglais, à tel point qu’ils flirtent avec la relégation, sauvés par un goal-average favorable… Les Béglais sont passés à l’« Orange » et « Ford » s’est mis au point mort : ça sent le début de la fin !

épisode n°14 – le maillots uni à liseré en damiers

En 2002-2003, c’est le retour du « Puma » et du petit damier ! L’équipementier autrichien connaît la musique : lisibilité et visibilité sont les deux mamelles du marketing sportif… Lui qui nous avait proposé les grands damiers des années 1990, nous présente un maillot uni (bleu ou blanc) avec un liseré à petits damiers (bleu-blanc ou rouge-blanc) situé juste dessous les pectoraux et le long des manches.

Si les nouveaux maillots laissent une place importante aux encarts publicitaires, c’est un peu plus flou dans l’arrière-boutique. Depuis 2001, le C.A.B.B.G. est devenu le C.A.Bordeaux-Bègles-Gironde… Certains pensaient que la primauté de Bordeaux sur Bègles permettrait d’engranger les millions nécessaires à l’existence d’un club professionnel, même si la scission politique et culturelle, entre les deux villes, était encore vive.

Le club fait alors partie du « Top 5 » des clubs français, avec des noms ronflants du rugby hexagonal : Richard Dourthe, Christophe Laussucq, Marc de Rougemont ou Thierry Dusautoir. C’est l’an 1 du rugby professionnel dans le bordelais, avec la nomination d’un Président dont peu de personnes se souvient de son nom : Kevin Venkiak. Le nouveau président est un homme d’affaires d’origine mauricienne, ancien garde du corps de Johnny Hallyday. Il ne connaît rien au rugby, mais, poussé par son ami Bernard Laporte, le sélectionneur de l’équipe de France, il est prêt à investir… En fait, avec l’avènement du professionnalisme, les difficultés commencent pour la trésorerie du club…

Dans la jungle du professionnalisme naissant, le rugby était-il en train de perdre son âme ? Peut-être ! Tous les projets de développement sont malheureusement tombés à l’eau. Les tentatives de rééquilibrage budgétaire de dernière minute ont jeté le discrédit des divers projets. Certains semblaient démesurés avec le soutien prestigieux de certains sportifs du sérail (Thierry Lacroix, Bernard Laporte). En 2003, Laporte revint à Bègles, par la grande porte, très exalté avec un projet ambitieux, étayé avec soutiens prestigieux de célébrités ou figures locales. Bernard Magrez, le PDG de « Williams Pitters possède 38% des part du CABBG. Il est ami avec le nouveau président qui lui est actionnaire majoritaire du club… Bernard Magrez, outre ses connaissances dans le monde « business » (Depardieu, Catherine Deneuve, Carole Bouquet), est également très proche de l’homme d’affaire algérien Rafik Khalifa qui vient de s’investir dans le club girondin.

En effet, la recherche des financeurs conduira à l’avènement de « Khalifa Aiways ». Bien que ne s’intéressant guère au sport, Rafik Khalifa est déjà le sponsor de l’Olympique de Marseille et il arrive au rugby avec un budget de 300.000 €uros sur deux saisons… Cerise sur le gâteau, dans le ciel béglais, une patrouille d’avions « Khalifa Airways » survole le stade avant le match CABBG contre le Stade Français (victoire 15-06). On parle du « Bordeaux-Bègles Show » ! En face, le maire de Bègles, Noël Mamère, se positionne contre les forces de l’argent et se méfie de ce « Bernard Tapie » à la sauce Maghreb, dont on ne connaissait pas exactement l’origine de sa richesse. Certains avançaient que l’argent serait issu du « blanchiment de l’argent du régime des Généraux », ces chefs militaires qui se partagent le pactole du pétrole algérien. L’ancien animateur de l’émission « Résistances », sur « Antenne 2 », consacrée à la défense des droits de l’homme dans le monde, a été le premier à écorner publiquement l’image de Rafik Khalifa. Il refuse de se trouver en présence de Rafik Khalifa et ne se déplacera pas au match de l’équipe de rugby : « il est l’allié des généraux algériens avec lesquels il a fait sa fortune, allié de ce pouvoir algérien qui contribue à la barbarie, qui assassine et torture ». Il a même demandé une enquête parlementaire sur le groupe « Khalifa Airways »…

C’est dans ce contexte tragicomique que se déroulera la célèbre confrontation Gérard Depardieu et Noël Mamère. Qui ne se souvient pas de la conférence de presse du 28 septembre 2002 et la fameuse tirade du castelroussin sur le pantalon en velours côtelé de Noël Mamère, devenue presque aussi célèbre que celle du nez de Cyrano de Bergerac ? Sa tirade contre Mamère : « Je suis peiné pour lui et pour son parti. (…) Ce sont des propos racistes et fascistes. Il faudrait le chasser de son parti (…) Il a peut-être chié dans son froc en velours. »

Arrivé en septembre 2002, Kevin Venkiak sera vite débarqué et sera un président éphémère, tout comme ses principaux partenaires financiers.  « Khalifa Airways » a arrêté la plupart de ses vols mi-mars 2003, après ne pas avoir payé ses créanciers… Dès qu’il s’agit de se faire payer, plus personne : on ne trouve qu’une coquille vide ! En deux ans, le club n’a jamais vu les 300.000 €uros, promis par le « golden boy » algérien.

Mais, c’est avec ce maillot que les jeunes du club obtiendront leur titre « Gaudermen » en 2004…

JYB /K’nar 💙🤍 – le 02 septembre 2024

épisode n°15 – les maillots inédits

Nous voici arrivés à la fin de la saga de l’été, consacrée aux différents maillots du CAB–CABB–CABBG… Ce dernier épisode va traiter de maillots que peu ou pas de gens ont connus : des maillots rarissimes, des « Arlésiennes » !

Celui dont tout le monde parle, mais on ne l’a jamais vu, c’est le fameux damier à carreaux vert et blanc ! Cet été encore, on m’en a parlé (Christian Lalanne, Jean-Pierre Rieu)… Jean-Pierre Dubédout (alias« Papi Banane ») en a confirmé l’existence : les Béglais portaient, en 1963 ou 1964, un maillot à damiers vert et blanc, seulement en « Juniors » et en « Réserve », comme second jeu de maillots… Michel Darrieussecq faisait partie, à cette époque, de l’équipe « Juniors B », entrainée par Jacky Perret. Il affirme que la photo de leur équipe, dans le livret de la saison 1963-1964, était avec les damiers vert et blanc. Faisaient partie de l’effectif, entre autres : Jean-Pierre Rieu, Jean-Claude Bégaries, Charles Rebaudière, François Martin, Michel Meyer, Jean Carlet, Christian Allant, Dortet, Bousquet, etc. etc. etc. Malheureusement, les photos étaient en noir et blanc !

Une dizaine d’années auparavant, l’équipe fanion jouait, contre Périgueux, en maillots rouges… Pour l’attester, pas de photos, seulement le programme annonçant la date du match (17 février 1952) et énonçant la composition des équipes… Coquille de l’imprimeur ou réalité, sachant que le « C.A. Périgueux » jouait également en blanc et bleu ? On ne le saura jamais, à moins que…

Cette tenue rouge, on la retrouve en 1993 ! À cette époque, le « CABBG » part en tournée estivale en Afrique du Sud. Trois équipements sont fournis aux joueurs : un polo rouge, un sweat bleu avec la célèbre tortue, et un maillot en deux tons de dégradé de bleu et sur lequel figure le continent africain au niveau du cœur… Vraisemblablement pour saluer la libération de Nelson Mandela… Va savoir !

 À la fin des années 1990, le recours à un nouvel équipementier (Canterbury) amène des idées nouvelles et notamment un maillot pour l’entrainement pour les Béglais… Les All Blacks avaient fait de même, lors de la création du « Tri-Nations » !

Enfin, dernière pépite trouvée sur internet ! Il s’agit d’un maillot à damier à petits carreaux bleu et blanc, dont les épaulières sont blanches. Je n’ai pas trouvé, à travers les âges, une photo d’équipe avec un tel maillot. S’agit-il d’un maillot de football ou de handball ? Je ne crois pas ! S’agit-il d’un maillot du « C.A. Béglais » ou de celui du « S.C. Tarare » (à côté de Lyon) qui est le seul autre club de rugby à jouer avec un maillot similaire à celui des Béglais, depuis 1912…

Voilà ma saga terminée ! Qu’il soit classique ou revisité, le damier a toujours sur moi un effet apaisant, voire hypnotisant grâce à sa perfection, à la régularité de ses cases… On retrouve cette analogie chez ceux qui l’ont porté, avec des parcours plus ou moins complexes, comme si les cases du damier se répondaient dans des jeux inépuisables… Cœur à Damiers !

JYB /K’nar 💙🤍 – le 08 septembre 2024

(*)   – extraits de mon livre récemment paru intitulé « Mon Abécédaire du Rugby »   (**) – rappel d’une règle grammaticale concernant l’accord des couleurs : on dit des damiers bleu et blanc. Les deux couleurs restent invariables. Si l’on parle de damiers bleu et blanc, c’est que chacun des damiers contient à la fois du bleu et du blanc… Voilà qui est dit et on n’en reparlera plus !