Coeur à Damiers : Guy ACCOCEBERRY

Salut les Damiers 💙🤍 !

Saga des internationaux du CAB : Guy ACCOCEBERRY (19 sélections)

Le rugby de BÈGLES, c’est une espèce « d’Académie des Neuf » : JAMEAU, BERROUET, LAPORTE, ACCOCEBERRY ou LAUSSUCQ, sans parler des MACHENAUD ou SERIN formés avec un maillot à damiers. Parmi pour ceux-là, j’ai retenu le landais Guy ACCOCEBERRY avec ses 19 sélections (international n°825), toutes obtenues sous le maillot à damiers…

Toujours se rappeler d’où l’on vient ! ACCOCEBERRY, ça sonne le dialecte basque-soulétin et pourtant Guy est un enfant des Landes. Un garçon très sain, normal pour quelqu’un qui est né à VITTEL… Arrivé à Saint- Vincent de Tyrosse, il y fréquentera de l’école de rugby jusqu’en équipe première de l’U.S. Tyrosse dont il fut capitaine. On comprend facilement qu’il fut le « chouchou », non seulement du public, mais aussi des dirigeants ce qui lui valait une certaine immunité au moment de monter dans le bus…  Sous les couleurs de Tyrosse, « Acco » avait déjà été repéré par les sélectionneurs et avait été retenu deux fois pour être remplaçant pendant le « Tournoi des V Nations ». il rentre dans le giron familial des internationaux de Tyrosse : petit-fils d’ALVAREZ, petit neveu des frères CAMBÉRABÉRO, ou cousin de Jean-Pierre LUX… Tous des enfants de Tyrosse, l’autre pays de rugby à la fougère ou encore les « All Blacks » des Landes…

Justement, parlons-en des « Alls Blacks » ! « Acco » honore sa première sélection pour la 100ème de Philippe SELLA et victoire contre les « Blacks » à Christchurch, le 26 juin 1994. La messe est dite : amen ! Huit jours plus tard, re-belote, dans « l’Eden Park » d’AUCKLAND : un p’tit coin de paradis sous un coin de parapluie !

Nul n’a oublié la passe d’ACCOCEBERRY à Jean-Luc SADOURNY pour un essai victorieux, en 1994 sur les terres des terribles « ALL BLACKS ». Cette passe comme une offrande, symbole de son altruisme rugbystique… « ACCO » pouvait-il marquer ? Lui-même prétend que s’il avait marqué, ce n’est pas sûr qu’on lui en aurait parler autant : nul ne le saura ! En tout état de cause, il préféra offrir à son partenaire en bleu, le soin de poser la beuchigue dans l’en-but néo-zélandais pour ce second test-match. Retour sur les circonstances du match qui rendent encore plus unique la magie opérée. Déjà victorieux lors de la première rencontre, les Français pouvaient-ils renouveler l’exploit ? Ils se savaient attendu au coin de la pinède et les Néo-Zélandais avaient fomenté leur vengeance dans une certaine agressivité… Le match tire à sa fin et les « Blacks » mènent 20-16… Le ballon est tapé dans le dos de Philippe SAINT-ANDRÉ à hauteur des 22 mètres. Le « Goret », chaussettes en bas, s’en saisit et fonce dans le mur noir : il élimine quatre adversaires et tombe sur un grand deuxième ligne « All Black ». Il tente de donner à SADOURNY, venu au ras : en vain ! Ballon au sol, maul : GONZALEZ, tel un demi-de-mêlée, alerte Christophe DEYLAUD, lui aussi les chaussettes au ras des chevilles, qui accélère… Il passe la ligne d’avantage et fixe pour Abdel BENAZZI. Le « Géant d’OUJDA » feinte la passe sur LOMU (excusez du peu !) et donne à Émile N’TAMACK dont la course chaloupée affole les Néo-Zélandais. LOMU regarde et ne sait pas quoi faire ! « Milou » donne à l’intérieur à Lolo CABANNES qui, dans une passe girouette, croise avec Yann DELAIGUE. Le fils de Gilles fait un double cadrage-débordement qui met de cul la défense adverse. Trois pas de danse et le « Petit Mozart » (parce qu’il est né à Vienne) offre la voie royale à Guy ACCOCEBERRY et il lève les bras en guise de certitude… La course en biais du pharmacien de Bègles garantit l’essai imminent, mais à cours de tonus, « ACCO » choisit d’assurer et fait la dernière passe à Jean-Luc SADOURNY qui plonge dans l’en-but, légèrement à gauche des perches pour faciliter la transformation. Faites les comptes : 20-23 pour le « French Flair » et victoire totale grâce à ce « Try from the End of the World »

Au niveau international, ACCOCEBERRY a participé à la Coupe du Monde 1995 en Afrique du Sud, comme remplaçant de GALTIÉ ou HUEBER. Il joua seulement deux matches contre la Côte d’Ivoire et l’Écosse. Ce voyage au sein de la « Rainbow Nation » se terminera avec un bras cassé, puis la boule à zéro comme des bagnards dans la prison de Prétoria (les « coiffeurs » en hommage à Nelson MANDELA). Puis, Guy connut une autre année faste : 1997. Ce fut une année bien remplie, une année de rebonds et de relances, de renversements et de bouleversements avec, en point d’orgue, la victoire de la France contre l’Angleterre à Twickenham et un cinquième « Grand Chelem » décroché au « Parc des Princes » contre l’Écosse… Chose amusante, il a joué un tiers de ses 19 matches internationaux dans des endroits improbables : Christchurch pour sa première sélection et Grenoble pour sa dernière. Entre-temps, il aura joué à Besançon (contre le Canada), à Rustenberg lors de la Coupe du Monde 1995 (contre la Côte d’Ivoire), à Buenos Aires (contre l’Italie), ou encore à Aurillac (contre la Roumanie).

Outre le fait que Bordeaux soit dotée d’une faculté de pharmacie, on doit sûrement son arrivée au CABBG, en 1993, à un gain de ballon en fond de touche, lors d’un match Tyrosse-Bègles, face à Michel COURTIOLS… Ce dernier contestant, encore de nos jours, ce fait de match ! À Bègles, Guy ACCOCEBERRY devient vite international, à 27 ans, et son nouveau statut lui apporte les galons de Capitaine du C.A.B.B.G. Avec ses compères du XV de France (BROUZET, de ROUGEMONT), alors qu’il est le seul club invaincu à l’issue de la phase de poule, le CA.B.B.G. se fait éliminer dès les huitièmes de finale du Championnat. Les saisons suivantes ne sont guères mieux. On se rappellera qu’il connut les premiers pas de la Coupe d’Europe dans le nouveau stade « MOGA », avec les matches en semaine (le jeudi) et en nocturne…

N’ayant connu que deux clubs (l’U.S.T. et le C.A.B.B.G.), sa carrière s’arrêta en 1999 (32 ans), à la veille du rugby professionnel pour devenir apothicaire avec son épouse… Je l’ai retrouvé quelques années plus tard, en tant que conseiller municipal d’Alain JUPPÉ : bien que délégué aux sports, ce jour-là, il mariait deux de mes amis !

JYB /K’nar 💙🤍

Coeur à Damiers : Michel CLéMENTE

Salut les Damiers 💙🤍 !

Saga des internationaux du CAB : Michel CLÉMENTE (3 sélections)

Pas beaucoup de candidats internationaux, au poste de n°8 chez les Béglais ! Daniel HÉRICÉ, aurait pu être celui-là avec son unique sélection. Tout de suite après la finale de 1949, à BORDEAUX, au cours de laquelle il marqua tous les points de son équipe, il fila à COLOMBES vers le XV de France, pour son unique sélection contre l’IRLANDE (3-3). Décathlonien reconnu et « globe-trotter » avéré, il a apporté toute sa notoriété à la création des écoles de rugby scolaires.  Néanmoins, je préfère retenir le sympathique « Milo » CLÉMENTE et ses 3 sélections (carte d’international n°684).

Michel CLÉMENTE, le gentil ours des Pyrénées ! « Milo » illustre tout à fait cet animal à la fois puissant et massif. Tout comme les trois mousquetaires, il est originaire de la vallée d’Aspe, à l’identité très forte et au caractère bien trempé. Il faisait partie de la filière oloronaise du C.A. Béglais, avec Pierre PÉDEUTOUR et Jean-Louis VINAO… Arrivé à Bègles en 1976 (Juniors) avec PÉDEUTOUR, venu faire ses études de « Chir’Dent » à Bordeaux, les deux « Cadets de Gascogne » s’en vont grossir le bel effectif des « Reichel » de Robert SALLENAVE et ÉLICHONDO. Arrivé du F.C. Oloron, en tant que pilier, il signe à Bègles pour faire son service militaire… Au cours de la saison, « Bébert » SALLENAVE le recentre en troisième ligne, poste qu’il occupera avec les Seniors et en équipe de France.

Bien que Juniors, les deux mousquetaires gascons (Portos et d’Artagnan ?) furent régulièrement retenus dans l’effectif de l’équipe fanion chez les Seniors. La saison suivante, Jean-Louis VINAO les rejoint sous le maillot à damiers. « Milo » s’y fit remarquer, mais l’appel de la vallée d’Aspe fut trop fort et il retourna au F.C.O., à la fin de la saison 1979-1980… Le gave y est plus gros et puissant et les sélectionneurs, poursuivant leur grande revue d’effectif, lancent de nouveaux joueurs sur le pré de Bucarest en décembre 1978, dont Michel CLÉMENTE.

Un match de rugby à Bucarest n’est pas un pique-nique ou une soirée de gala. L’équipe locale y est souvent peu commode, la météo maussade, et le public encarté. Dans l’hiver des Carpates, le XV de France sort victorieux de la Roumanie par 9 à 6. Au bout de vingt minutes, le score était déjà plié et le reste du match fut un combat égal, intense et rugueux, une grosse bataille d’avants où le ballon eut du mal à sortir de belle manière : le « French Flair » est resté derrière son cache-nez ! Même la retransmission télévisée a eu du mal à nous réchauffer les cœurs avec sa diffusion en noir et blanc, empêchant de bien distinguer les maillots jaunes roumains et les tenues blanches des coqs français, sans parler des propos glacés du consultant Raoul BARRIERE… Face à l’ours roumain, la bravoure de son homologue béarnais n’aura pas suffi ! On fit appel à d’autres numéros huit pour le « Tournoi » : GUILBERT, MALQUIER, BÉGUERIE, SALAS, CRISTINA, MALEIG, CARPENTIER… À la suite d’un énième forfait du Tarbais Christian PAUL, « Milo » CLÉMENTE en profita pour jouer les deux dernières journées du « Tournoi des V Nations » 1980.

« Milo » revient donc sur le devant de la scène avec une autre posture, par sa stature et attributs : chaussettes en bas, gros bandeau autour de la tête et big moustache pour la grande vadrouille écossaise… Are you big moustache ? Where is the big moustache ? Il rentre sur le terrain de Murrayfiled et il est le seul « frenchy » à avoir un « élalospast » autour de la tête et quel bandeau : au moins du 10 cm de largeur ! Le match commença « tout feu, tout flamme » pour les Français, puis ce fut l’enfer… Le XV de France fut renversé dans le dernier quart d’heure par les chevauchées de l’arrière écossais, Andy IRVINE (22-14) : le fameux Andy cap !

Les Gallois nous ayant étrillé à « l’Arms Park » avec quatre essais à la clé, les Anglais nous ayant traumatisés par des reculades en mêlée pour remporter le « crunch » à Paris, voilà les Écossais qui nous crucifient avec un rugby à la française… Les sélectionneurs étaient quelque peu fébriles et décident de confier les clés du camion tricolore à une équipe très Pyrénéenne pour sauver la face, face aux Irlandais : AGUIRRE, GOURDON, BERTRANNE, PÉDEUTOUR, MARCHAL, DOSPITAL, DINTRANS et … CLÉMENTE. Et encore MOURNET ne fût-il pas escampé par « l’oukasse de Ferrasse » !

Revoilà donc, les « Cadets de Gascogne » en Équipe de France. Le gave de la vallée d’Aspe et le gave de la vallée d’Ausso réunis sur les berges de Seine : « Milo » CLÉMENTE et Pierrot PÉDEUTOUR, les deux enfants d’Oloron-Sainte-Marie ! La levée étriquée à trèfle (19-18) ne fut pas suffisante pour prétendre à une sélection supplémentaire, tant pour l’un que pour l’autre… PÉDEUTOUR rejoignit MOURNET et Jean-Pierre BASTIAT revint par la grande porte. « Milo » partit à la passée des palombes dans sa vallée où il n’a pas pu entendre les échos… Une dernière reconnaissance lui fut accordée, le 7 novembre 1981 : il joue avec les « Barbarians » français contre la Nouvelle-Zélande à Bayonne, mais les « Baa-Baas » s’inclinent 18 à 28.

Bien que l’ours n’y fût pas encore réintroduit et succombant au charme du démon du Pic du Midi, « Milo » redevient le garde-chasse d’Oloron, personnage solitaire dans sa région natale, si verdoyante, si pastorale, faite de prairies et de forêts, de sapins en altitude, au cœur d’un magnifique panorama, sur la route de Saint Jacques de Compostelle…

Michel CLÉMENTE, le gentil ours des Pyrénées !

JYB /K’nar 💙🤍 (le 14 août 2022)

Coeur à Damiers : Daniel DUBOIS

Salut les Damiers 💙🤍 !

Saga des internationaux du CAB : Daniel DUBOIS (1 sélection)

J’aurais pu vous parler, pour ce second poste de « flanker », Léon LOPPY, l’autre « Tonton » de la Rade… de La Seyne-sur-Mer. Mais il faut reconnaître qu’il s’est fait plus connaitre sous les couleurs rouges et noires que sous la bannière à damiers bleus et blancs… En revanche, Daniel DUBOIS est vraiment un fils spirituel d’André MOGA et il fut le capitaine des Champions de France 1969

Dès sa jeunesse, il se révèle un très bon athlète puisqu’il est finaliste du championnat de France junior sur 400 mètres. Il joue au rugby en club, d’abord avec le Racing Club de France avec lequel il devient Champion de France Juniors- Reichel et international junior. Avec le C.A. Béglais, il atteint la finale du Championnat de France, à BORDEAUX, en 1967. Lors de la saison suivante, il est désigné Capitaine de l’Équipe Première et devient Champion de France, en battant le Stade Toulousain, en 1969.

Clin d’œil du destin, comme un autre Capitaine du C.A. Béglais, comme un autre « Grand Daniel » (HÉRICÉ) qui fila vers le XV de France pour son unique sélection après la finale de 1949, 20 ans plus tard, Daniel DUBOIS suivit la même trajectoire tricolore après son titre national : le Capitaine devient un « Bleu » (carte d’international n°615).

Voulant contrer les Écossais, les sélectionneurs du « XV de France » avaient grandi leur alignement en pariant sur des « géants » : BASTIAT, LE DROFF, DAUGA et… DUBOIS. Grand et doté d’une bonne détente et précieux en fond d’alignement, Daniel DUBOIS fut ainsi retenu contre l’ÉCOSSE, en ouverture du « Tournoi des V Nations », le 16 janvier 1971, à « Colombes », au poste de troisième ligne aile. La victoire (13-8) est au rendez-vous de cette première sélection

Un peu perdu sur le terrain, de son propre aveu, il présenta une prestation moyenne à laquelle les sélectionneurs ne donnèrent pas une seconde chance : c’est la seule sélection qu’il obtient dans toute sa carrière. Pourtant, Jean TRILLO était là pour rassurer son capitaine de club…

En dehors, du rugby, il exerca la profession de cadre dans les B.T.P. (Bâtiments et Travaux Publics), d’abord aux Chantiers Modernes puis chez COLAS. Il nous quitta très jeune, trop jeune, un peu comme « TARZAN »…

JYB /K’nar 💙🤍 (le 08 août 2022)

Coeur à Damiers : Michel COURTIOLS

Salut les Damiers 💙🤍 !

Saga des internationaux du CAB : Michel COURTIOLS (3 sélections)

J’aurais pu vous parler, pour ce poste de « flanker » de Thierry DUSSAUTOIR, le « plaque-power », grand espoir du CABBG, au début des années 2000, mais il a éclos au niveau international que sous les couleurs du « Biarritz Olympique », puis du « Stade Toulousain… La carrière internationale de Michel COURTIOLS fut plus discrète, un peu à son image !

Enfant du Lot, né dans la capitale des « Treizistes », il se rapprocha de CAHORS pour apprendre le jeu à quinze… Dévoreur de grands espaces avec sa belle foulée et bon preneur de balle en fond de touche, il rallia le C.A.B.B.G à la fin des années 1980…

Le 22 juin 1991, trois semaines après le titre de la « Tortue » béglaise, à BUSCAREST, Michel COURTIOLS n’a pas raté ses débuts (carte d’international n°792) sous le maillot tricolore : victoire à l’extérieur (21-33) ! le Cadurcien a mis en avant ses qualités de bon défenseur et de coureur au long court, beaucoup plus que ses acolytes de la première ligne béglaise.

En juillet 1991, au pays des fast-foods, l’enfant du LOT joua un des deux test-matches, celui qui compta comme « cape » car le second fut arrêté à cause d’un orage à l’américaine… Contre les « EAGLES » des Rocheuses, la première ligne béglaise joue et Michel COURTIOLS marqua un des huit essais de la large victoire (9-41), avant d’être remplacé par Jeff TORDO en fin de match. Il a été dans l’effectif du quart de finale de la Coupe du Monde 1991 contre les Anglais

Dernière partition avec le XV de FRANCE, au Pays de Galles, pour une victoire (9-12)… À cause du brouillard sur CARDIFF, le vol fut contraint d’atterrir à LONDRES. Les « Tricolores », rajeunis, firent mieux connaissance dans le bus pendant près de quatre heures… Juste le temps pour Michel d’être présenté à la Princesse de Galles, « Lady DY » et de revenir en FRANCE avec une victoire en poche pour sa dernière sélection, car il n’a pas connu la « chienlit » contre les Anglais au Parc des Princes…

Trois sélections, trois victoires ! Discret, le Michel COURTIOLS. Octobre 1992, c’est aussi le grand retour des Sud-Africains, dix-huit ans après leur dernière tournée en FRANCE. Les hommes au maillot vert myrte n’ont officiellement plus droit à l’appellation de « Springboks ». Ce nom, symbole de l’ordre ancien, a été proscrit, même si l’antilope reste cousue sur leurs maillots, depuis l’unification des deux fédérations, la noire et la blanche, en avril 1992. La tournée française des rugbymen d’Afrique du Sud commence, samedi 3 octobre à Bordeaux, par un match contre une sélection d’espoirs français. Michel COURTIOLS fait partie des élus et remporte le match (24-17).

Il a également participé à plusieurs tournois internationaux de rugby à sept, dont 3 fois à Hong-Kong… Cerise sur le gâteau, il a enfin porté le maillot des « Barbarians » français. En fait, Michel avait un talon d’Achille. Sa carrière fut certainement écourtée par la faute d’une douleur récurrente derrière le mollet…

Pour ma part, j’ai ce souvenir de ce grand gaillard très discret et aimable quand je le rencontrais dans son pavillon de GRADIGNAN, pour des visites techniques. Rien ne laissait filtrer de cette belle carrière rugbystique !

JYB /K’nar 💙🤍 (le 03 août 2022)

Coeur à Damiers / Olivier BROUZET

Salut les Damiers 💙🤍 !

Saga des internationaux du CAB : Olivier BROUZET (72 sélections)

JJ’aurais pu vous parler, pour le second poste de deuxième ligne, de Christophe MOUGEOT, (3 sélections), le célèbre « Papy » qui n’arrive pas à prononcer le mot « schmilblick » et l’ami de Jacques REY… J’en ai un peu parlé à l’occasion des « Rapetou » et de la tortue béglaise (cf. bulletin sur Philippe GIMBERT). Mais, en seconde ligne, il y a du lourd à BÈGLES, en termes de sélections : « Bambi » et « la Brouze » pèsent, à eux deux, près de cent sélections !

Olivier BROUZET, c’est un « Mammouth » ! Sa carrière internationale (carte n°822) s’étira sur près de dix ans (de 1994 à 2003). Olivier BROUZET (72 sélections) porta le maillot à damiers du CABBG, de 1996 à 2000 :  il fut donc international sous les couleurs béglaises. Natif de BÉZIERS en 1972 alors que « l’A.S. Biterroise » commence à mettre son empreinte sur le rugby français des années 1970, le « P’tit Olivier » quittera très vite les rives de l’ORB et ira grandir en ISÈRE, au flanc du massif du Vercors, à l’ombre des Alpes… à l’ombre des Géants !

C’est ainsi que le « F.C. GRENOBLE » enrôla aussitôt ce gabarit hors norme (2m03 pour 120 kg) avec lequel il fut un finaliste affligé du Championnat de FRANCE, en 1993. Les Castrais avaient réussi à dompter les « Mammouths », mais selon les Grenoblois, l’arbitre, Daniel SALLES, avait sali la finale, en leur « volant » un titre qui leur était destiné, par la vilenie d’un essai imaginaire, accordé à tort, sous les yeux de la FRANCE entière… Ce n’était pas la seule anomalie puisqu’Olivier BROUZET portait anormalement un numéro 4 sur les manches de son maillot, lui le n°5 de la feuille de match…

Il faut dire que, de 1992 à 1995, sous la houlette de Jacques FOUROUX, le mal-aimé de la « Fédé », les Grenoblois ont fait trembler tous les stades de rugby de FRANCE avec leur paquet d’avants que la presse avait surnommé les « Mammouths »… Les « Mammouths » avec leur drôle de maillot, à la mode du Roi Dagobert, avec le numéro sur le ventre comme s’ils étaient sans devant derrière… Originalité supplémentaire, ils avaient aussi le numéro sur les manches et leur nom floqué dans le dos, comme les hockeyeurs… Au-delà de ça, ça ne rigolait pas au « F.C. GRENOBLE » ! À l’époque, ils étaient précurseurs dans leur style de jeu, aux antipodes du sacro-saint « french-flair ». Avec un pack redoutable, d’un poids avoisinant la tonne, leur domination hormonale était telle qu’ils ont dominé sur tous les terrains de l’Hexagone.… En deuxième ligne un double Olivier pour pacifier les mêlées (BROUZET-MERLE) avec des guerriers au doux nom d’Hervé CHAFFARDON, Grégory KACALA (le polonais destructeur) ou Fabrice LANDREAU… Chez le natif de BÉZIERS, ça pouvait ressembler au pack d’airain de « l’A.S. Biterroise » des années 1970… Derrière, c’était pas mal non plus avec Franck HUEBER, Didier CAMBÉRABÉRO et les centres Frédéric VÉLO et Willy TAOFIFENUA et ses 103 kilos.

L’ère glaciaire des « Mammouths » terminée, Olivier BROUZET débarque, en 1996, sur les bords de la Garonne, au C.A.B.B.G, avec déjà une douzaine de sélections en Équipe de France, dans ses bagages. Il en collectionnera 33 supplémentaires sous la période girondine. Certainement, pour lui, la période la plus faste sur le plan international. En revanche, au niveau du club, en pleine « restructuration post-rapetou », les résultats ne sont pas là! Le « Grand MOGA » vient de laisser son club orphelin et ses trois fils héritent d’une lourde succession : au nom du père ! Olivier BROUZET prend ses marques au sein du club et fait connaissance avec le langage si particulier de « Zaza » PÉDEMAY, nouvel entraineur après le départ du polissé Christian LANTA…

Opéré du dos, la saison 1996 est un trait d’union vers les trois saisons suivantes… Par trois fois, le CABBG parait prometteur, lors des matches de poule, mais il ne dépasse jamais les quarts de finale dans le « money time » printanier… Ainsi font, font, font… Trois p’tits tours et puis s’en vont ! Olivier BROUZET, tel un pionner, s’en va découvrir le rugby professionnel en Grande-Bretagne, à NORTHAMPTON.

Pendant cette période béglaise, il y eut heureusement l’exutoire du XV tricolore. Avec lui, il a étrenné, début février 1998, le « Stade de France » par une victoire contre les Anglais (24-17). Ce fut le premier match du « Grand Chelem » qui se termina en apothéose à Wembley. En effet, à l’aube du nouveau Millénium, les Gallois avaient adopté le stade des « fouteux » anglais, en attendant que le nouvel « Arms Park » de CARDIFF soit construit … Il n’y avait pas que le stade qui était en reconstruction car ce jour-là, les « Dragons Rouges » encaissèrent sept essais et un score fleuve de 51-0 ! En 1999, la quatrième édition de la Coupe du Monde de rugby se déroule, pour partie en FRANCE. À cette occasion, Olivier BROUZET joue le match qui se déroule sur le pré voisin de « MUSARD », au Stade LESCURE de BORDEAUX, contre la NAMIBIE (47-13). Remplaçant au début de la compétition, il joua le quart de finale contre l’Argentine en intégralité, puis participa aux deux derniers matches du Mondial : soixante minutes lors la fameuse demi-finale contre les « ALL BLACKS » et une mi-temps en finale contre l’AUSTRALIE (défaite 12-35), au « Millénium » de CARDIFF et « au cul » d’un autre natif de BÉZIERS (Cédric SOULETTE).

Maudite AUSTRALIE contre laquelle il n’a jamais réussi à gagner ! En revanche, l’ÉCOSSE fut son adversaire préféré (première sélection, puis essai en 1998). Pour les deux autres Coupes du Monde auxquelles il a participé, il faut reconnaître qu’il a dû se contenter que de quelques miettes… En 1995, en AFRIQUE du SUD, s’il a connu la joie d’être de la première composition avec Olivier MERLE (« l’homme et demi ») avec lequel il partagea une quinzaine d’attelage en sélection (sans parler de GRENOBLE puis de MONTFERRAND), il fut vite en concurrence avec Olivier ROUMAT (la fameuse « guerre des Olivier »). À cette Coupe du Monde, il vit les yeux embrumés, l’avènement de l’AFRIQUE du SUD et la célèbre poignée de main de François PIENAAR et Nelson MANDELA : invictus ! Il vit aussi Abdelatif BENAZZI, lancé comme un obus, glissait dans l’énorme flaque de DURBAN… en vain ! Les Tricolores avaient l’équipe pour aller au bout. Ce jour-là, il tombait des hallebardes et le terrain était inondé : on s’attendait même à ce que le match soit annulé. Cela s’est joué à dix centimètres… Une fraction de seconde, tout le monde a cru à l’essai. Une fraction de seconde pour une place en finale… Une fraction de seconde pour un destin qu’il ne fallait probablement pas briser pour la « Rainbow Nation ». Cette issue de match permit à Olivier BROUZET de jouer le match de la troisième place contre les Anglais (19-9). Entre les deux, il s’occupa du coq « Diomède » et de raser les « bagnards » français (ndlr : la ligne de trois-quarts) dans la prison de PRÉTORIA… Quant au Mondial 2003, il fut précédé là, encore par un « Grand Chelem », l’année précédente. Lors des matches de préparation, une luxation de l’épaule droite relégua Olivier BROUZET sur le banc des remplaçants. Lors de sa dernière apparition, il se blessa à nouveau à l’épaule, pendant les arrêts de jeu du quart de finale contre les Irlandais (43-21). Il fut aussitôt rapatrié à BORDEAUX pour s’y faire opérer. Il ne vit même pas la demi-finale de ses partenaires, ni la pluie qui tombait abondamment sur SYDNEY, ni le carton jaune de Serge BETSEN, ni les drops de Sir de Jonny WILKINSON qui marchait littéralement sur… l’eau ce jour-là et s’en va éliminer les Français (7-24)… Maudite pluie ! Maudite AUSTRALIE !

Au final, Olivier BROUZET présente un joli palmarès ! Il aura connu soixante-et-onze sélections (je n’ai pas retrouvé la trace de la 72ème cape), toutes au même poste de deuxième ligne, revêtu six maillots différents du XV de FRANCE, marqué deux essais, rencontré dix-sept nations du rugby, connu le « Tournoi des V Nations » et le « Tournoi des VI Nations », gagné deux « Grands Chelems » (1998 et 2002) et participé à trois Coupes du Monde (1995 1999 2003). Pour lui, il est facile de retenir ces dates car elles correspondent aux années de naissance de ses deux fils, Hugo (1999) et Nathan (2003).

Chez les BROUZET, on pratique du sport de haut niveau. Le père d’Olivier eut son heure de gloire dans l’athlétisme en détenant, pendant plus de 30 ans, le record français de lancer du poids. On sait qu’Olivier choisit le rugby à SEYSSINS, dans l’aire urbaine de GRENOBLE, et dont la devise est « Plutôt avec le cœur, qu’avec les armes ! ». Justement, côté cœur, Olivier s’est marié avec la charmante Valérie, le 16 août 1997… Ancienne joueuse de handball, capitaine de l’Équipe de FRANCE Espoirs qui connut l’épopée européenne de l’équipe de MIOS, dans la lande océane. Inspiré par les pins, la filiation est mimétique puisque les deux fils ont suivi l’apprentissage du handball avec leur mère sur le parquet du « Handball Club Artigues ». Le talent naissant, HUGO, l’ainé, ne resta pas bien longtemps chez les « rouge et noir d’ARTIGUES-près-BORDEAUX, et joue aujourd’hui chez les professionnels et en Équipe de FRANCE Jeunes, au poste de pivot ce qui semble atypique pour son gabarit (2m08). On n’oublie pas que le fils de sa sœur, Thomas JOLMES, a suivi le même chemin qu’Olivier, de SEYSSINS jusqu’à l’UBB, en passant par GRENOBLE.

À cette troisième génération de BROUZET, on lui souhaite de ne pas souffrir de problèmes de dos (le mal des grands) ou d’épaule droite (le mal des handballeurs) et surtout de gouter les joies d’être champions car l’important n’est pas forcément de participer ! À défaut, ils pourront devenir Manager du Développement dans un club de rugby de haut niveau… ou peut-être se reconvertir au football !

JYB /K’nar 💙🤍 (le 28 juillet 2022)

Coeur à Damiers / Alban MOGA

Salut les Damiers 💙🤍 !

Cœur à Damiers (saga des internationaux du CAB) : Alban MOGA (22 sélections)

J’aurais pu vous parler, pour ce poste de deuxième ligne, de David GÉRARD avec son unique sélection lors d’un test-match chez les Tongiens en préparation de la Coupe du Monde 1999, mais, clairement, il ne faisait pas le poids face à « Bambi »  MOGA ! La famille MOGA, c’est toute une institution à BÈGLES !

Quand on dit MOGA, on pense aux trois frères dont la voie sur berge de la Garonne porte leur nom : Alphonse, André et Alban. Mais, comme les « Trois Mousquetaires », ils étaient quatre ! Alfred l’ainé n’a jamais joué au rugby, Alphonse (dit « Fonfon »), André (alias « Le Grand ») et Alban (notoirement connu sous le surnom de « Bambi »). Les trois plus jeunes (Alphonse, André et Alban) jouèrent ensemble sous les couleurs du Club Athlétique Béglais et, dans ce carré d’as (les prénoms commencent tous par A), c’est le cadet de la fratrie qui connut la renommée internationale.

Alban – Marcel – Abel MOGA, dit « Bambi » est un colosse de 1m87 pour 109 kilos… « Bambi » avait d’excellentes qualités et il s’exerça avec réussite à l’athlétisme puisqu’il fut champion régional de lancer du poids, titre qu’il remporta aussi à la lutte et en aviron. C’est au rugby qu’il trouva son bonheur. Il fit ses débuts au club comme trois-quarts aile, puis devint rapidement pilier avant-guerre en 1939. Il était un excellent sauteur en touche, c’est ainsi qu’il se fixa en deuxième ligne. Outre la finale victorieuse de 1949 contre le Stade Toulousain, à BORDEAUX, il avait disputé 10 ans plus tôt une finale en Juniors « Reichel » perdue contre TARBES (0-3) à… TOULOUSE !

Après-guerre, il participe aux trois premiers « Tournois des Cinq Nations » de l’après-guerre, de 1947 à 1949 (carte d’international n°349). Il forma cinq ans durant, avec Robert SORO, joueur de ROMANS (connu aussi pour son maillot à damiers), un des attelages de la deuxième ligne des plus célèbres du XV de FRANCE. Jean PRAT (« Monsieur Rugby », himself) doit beaucoup à ces deux travailleurs de l’ombre : il était souvent dispensé de la corvée de pousser en mêlée pour mieux exploiter ses qualités de coureur et de plaqueur ! Robert SORO était quasiment le frère jumeau de « Bambi » : 1m85 pour 110 kilos ! Ils portaient tous les deux un maillot à damiers dans leur club respectif. Massifs et rapides, l’un comme l’autre, ils étaient impossibles à arrêter une fois lancés… C’est ainsi que SORO récolta le surnom du « Lion de SWANSEA ». Piétiné sauvagement par le talonneur gallois, SORO sonné, revient à la charge, après un coup d’éponge magique, plus déterminé qu’auparavant… comme un lion ! SORO, pour avoir tracté dans la boue gelée plusieurs gallois qui tentaient de le faire tomber, devient pour l’éternité, le « Lion de SWANSEA » … À l’occasion de la première victoire en terre galloise, le XV de FRANCE récolta ses premières lettres de noblesse, vraisemblablement extraites du maillot des Gallois qu’ils portaient dans le dos, à la place des numéros… Bambi MOGA aurait bien mérité d’avoir également quelques lauriers !

Autre point commun, le nombre de sélections : 21 pour SORO, 22 pour MOGA. Un débat tourne autour du nombre exact de sélections que « Bambi » aura honoré : 22 ou 23 sélections ? Selon les articles, on rencontre indifféremment les deux chiffres… J’ai recompté et j’en ai décompté 22 ! Cependant, le cadet des MOGA fut honoré par le célèbre major STANLEY qui le sélectionna dans son équipe pour le match annuel qu’elle livre à OXFORD contre l’Université de CAMBRIDGE à Twickenham… Elle serait là, la 23ème sélection !

Au retour de la tournée en ARGENTINE, en 1949, Robert SORO apprend que les sélectionneurs veulent se passer du Béglais, son alter ego chez les « Bleus » (21 sélections côte à côte). On l’accuse d’une prise de poids excessive et de certaines évocations de professionnalisme mal perçues par les dirigeants de l’époque. « Bambi » quitta immédiatement le groupe national… Robert SORO le suit aussitôt et claque la porte du XV tricolore en expliquant avec son franc-parler : « une deuxième ligne, c’est comme les bœufs attelés, ça marche par deux ! »

Il continua sur le pré jusqu’à la finale victorieuse de 1949 à BORDEAUX avec ses deux frères… Il joua encore quelques années, jusqu’en 1954 pour devenir un dirigeant généreux. « Bambi », beaucoup plus rond au fil des années, était un bon vivant, massif et doté d’une large carcasse d’un quintal et demi… Né un 1er mai, il porta bonheur à tous ceux qui l’ont fréquenté… Il est resté un homme de poids (jusqu’à 140 kg) ! « Bambi », c’était la générosité faite homme : c’était la troisième mi-temps à lui tout seul ! Au resto, « Bambi » régalait : il invitait tout le monde ! Avec son frère André, il a aidé beaucoup de joueurs pour trouver du boulot ou pour faire leur temps d’armée au camp de SOUGE ou au CFM d’HOURTIN.

Pour ma part, je me souviens de lui à la célèbre charcuterie de « Veuve MOGA, fils & frères » au marché des « Capucins », dans ce quartier de la ville où le petit commerce de bouche se mariait avec la politique et le rugby. Calé dans son box, devant sa caisse enregistreuse, le béret vissé sur la tête, il avait toujours un mot gentil pour les clients, adultes et enfants. Trois petits cochons, en maillots à damiers bleus et blancs, illustraient les papiers d’emballage des rillettes, grenier médocain et autres tricandilles… À BÈGLES, on l’a souvent vu accompagné de son fidèle berger allemand : « Musard » !

Ces dames le disaient toujours aimable en toutes circonstances. Elles disaient aussi qu’il dansait fort bien ! Il était connu comme un amateur d’opéras… Le terrain municipal de rugby de MARTIGNAS-sur-JALLE porte le nom de « Stade Alban MOGA ». Il fut un temps, la salle sous la tribune d’honneur de MUSARD portait le nom des « Amis de Bambi » ; l’affiche était signée par ITURRIA. Avec « Bambi », que de bons souvenirs !

JYB /K’nar 💙🤍 (le 22 juillet 2022)

coeur à Damiers : Philippe GIMBERT

Salut les Damiers 💙🤍 !

Cœur à Damiers (saga des internationaux du CAB) : Philippe GIMBERT (4 sélections)

Je ne pouvais pas ne pas évoquer la célèbre première ligne formée de Serge SIMON, Vincent MOSCATO et Philippe GIMBERT, rasés comme des bagnards, lors de la finale de 1991 !   J’aurais pu vous parler, pour ce poste de pilier droit, du doyen des internationaux puisqu’Olivier SOURGENS fut retenu pour une unique sélection (en Nouvelle-Zélande) à 35 ans alors qu’il portait les couleurs de BOURGOIN-JALLIEU… J’aurai pu également évoquer Laurent VERGÉ (1 sélection – carte d’international n°815), rentré à la 16ème minute, à la place de Louison ARMARY, d’un match victorieux à BUCAREST contre la ROUMANIE, en mai 1993 ; il fit dans la foulée une tournée en AFRIQUE du SUD comme remplaçant… C’était, en fait, le quatrième mousquetaire de cette première ligne, championne de FRANCE.

Philippe GIMBERT (4 sélections – carte d’international n°794) : un Appelous chez les « Rapetous » ! Natif de Haute-Loire, Philippe GIMBERT est certainement le plus discret des trois crânes rasés… Il a pourtant obtenu autant de sélections avec le XV de FRANCE que le plus médiatique des trois… Pilier explosif, comme un troisième ligne, formé au jeu groupé, sa carrière internationale s’annonçait prometteuse : on le tenait comme le pilier de demain, le successeur du Basque Pascal ONDARTZ. On louait sa mobilité et sa tenue en mêlée impeccable. Neuf mois plus tard, la gestation s’est arrêtée brutalement, victime collatérale de la très arrogante expulsion de son camarade de première ligne : chauve qui peut !

Sa carrière internationale commença une vingtaine de jours après l’obtention du titre de Champion de FRANCE. Préalable au match d’ouverture de la Coupe du Monde (qui se déroulait en partie en FRANCE), cette première sélection se joua contre la ROUMANIE à BUSCAREST. Les trois bagnards au crâne rasé ont le punch et ne plaisantent pas… Leurs arguments « frappants » décoiffent et ont raison des « Fils des Carpates », mais la victoire a tardé à se dessiner (21-33). Le quatrième et dernier essai tricolore du match à la 64°, Serge SIMON marque sur une offrande de son copain MOSCATO… Cependant, le tiercé n’est pas gagnant !

Lors de la tournée aux U.S.A., le rugby français, bien que victorieux, n’est pas à la hauteur des gratte-ciels et des grandes plaines du far-west… Le désamour semble consommé entre Les « Rapetous » et le XV de France. Serge SIMON s’arrête là et ses deux compagnons loupent la Coupe du Monde 1991 avant de revenir dans le « Tournoi 1992 » où Christophe MOUGEOT les rejoint.

Le « Tournoi » commence par un affrontement contre les Gallois, dans le vieil l’Arms Park de CARDIFF. Trois matches… Troisième victoire (09-12), pour Philippe GIMBERT !  Les cheveux ont repoussé et les Béglais paraissent plus présentables pour saluer la Princesse de Galles, « Lady DY ». Maintenant, il faut se farcir les Anglais, au Parc des Princes où un espèce de cauchemar rugbystique va se dérouler. L’Irlandais, M. HILDITCH, arbitre le match, par un après-midi ensoleillé. Juste avant la mi-temps, il va accorder un essai de pénalité pour une mêlée écroulée… C’est alors qu’un vent de folie souffle sur les « mauvais garçons » du XV de FRANCE. C’est d’abord le pilier Grégoire LASCUBÉ à qui on montre le chemin des vestiaires pour une faute de « stamping » sur un anglais au sol, persuadé de faire un « rucking » : l’Agenais sort du terrain, manches coupées, biceps au vent et la tête basse… Le « huit de devant » est remanié : Jeff TORDO montre au « talon » et MOSCATO glisse pilier. Visiblement, les deux ont envie de serrer les dents et les têtes. Faut-il le rappeler, Vincent MOSCATO est du signe du Bélier ? Malgré les avertissements de Monsieur HILDITCH, l’entrée en mêlée fit des étincelles et Vincent MOSCATO rejoignit précipitamment aux vestiaires son collègue de la première ligne. Ce fut ensuite, un véritable calvaire pour le XV de FRANCE pour une cinglante défaite : croisée « percutante » des attaquants français et « Papy » MOUGEOT qui se claque à courir après un ailier anglais dont il sait qu’il ne le rattrapera jamais… Rory UNDERWOOD file à l’anglaise : « Good Game » ! Défaite, honte et opprobre internationale, la Fédération voit rouge et, désormais, on se passera des Béglais et de leur « foutu » caractère…

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer la reconversion de Philippe GIMBERT (cf. le dixième épisode de la saga sur les bars et restos du CAB). Le « Bouclier de Brennus » a séjourné quelques semaines à « La Blanche », l’enseigne tenue par son nouveau propriétaire, aidé par sa belle-famille… Les REIGT sont une belle dynastie de rugby béglais. Quand on vit à BÈGLES, on tombe dans le rugby, comme une âme qui s’attache à ton âme : Pierre, André, Jean-Pierre (moustique), Christophe, Cathy… jusqu’à Jules et Manon ! On se rappelle que Christophe REIGT était aux portes de l’Équipe de FRANCE : il fit une tournée en ARGENTINE et joua un match contre la province de MENDOZA (ndlr : merci BinBin). Aujourd’hui, il est en charge, en tant que Manager général, des « Bleus à Sept »… Quant à Philippe GIMBERT, il coule des jours heureux dans le Médoc. Il soigne son genou (une maladie de famille ?) et reste aux faits de l’actualité du rugby, histoire d’en saisir l’occasion aux… cheveux !

JYB /K’nar 💙🤍 (le 17 juillet 2022)

Cœur à Damiers : Christian SWIERCZINSKI

Salut les Damiers 💙🤍 !

Saga des internationaux du CAB : Christian SWIERCZINSKI* (2 sélections)

« TARZAN », un vrai « cabiste » !

J’ai une tendresse particulière pour Christian SWIERCZINSKI car il fut mon premier entraineur à l’école de rugby. Il avait déjà sa première sélection ! D’origine polonaise, il avait la double nationalité… SWIERCZINSKI ou SWIERCZYNSKI, peu importe l’orthographe, car, comme au scrabble, sa gentillesse comptait triple !

S’il commence sa carrière en troisième ligne, c’est au poste de talonneur que Christian SWIERCZINSKI écrit sa légende. Ses coéquipiers du C.A. Béglais lui avaient choisi un surnom plus facilement prononçable : « TARZAN ». Le sobriquet en disait long sur sa capacité à piquer l’ovale à son vis-à-vis. « TARZAN », le roi du trapèze qui aurait, dit-on, talonné avec la tête s’il avait fallu… Il n’hésitait pas à talonner le ballon au cœur de la mêlée adverse…  Ce qui lui valut de goûter l’herbe du pré. Il fut aussi un grand marqueur d’essais, comme un trois-quart-aile à qui ils laissait le soin de faire les lancers en touche…

Il fait partie de ceux qui ont porté le maillot à damiers et celui frappé du coq. Finaliste malheureux lors de la finale de 1967, malgré un essai pour sauver l’honneur, il fut Champion de FRANCE deux ans plus tard. Cette même année 1969, il fait ses premiers pas sous le maillot tricolore (carte d’international n°592), avec Jean TRILLO, le 22 février, contre le XV de la Rose, en ANGLETERRE (30-08). Pendant huit ans, il est resté dans le giron de XV de France, effectuant une tournée en AFRIQUE du SUD, en 1971, toujours en compagnie de Jean TRILLO.

Son dernier match en bleu remonte à 1977, pour un match sans essai (18-18) face aux « Pumas » argentins : AGUIRRE ayant fait match nul avec Hugo PORTA ! Sa carrière internationale s’arrêta là, peut-être parce que les talonneurs commençaient à faire les lancers en touche… Entre 1969 et 1977, il a été souvent appelé comme remplaçant, notamment en 1977, lors du deuxième « Grand Chelem » de l’Équipe de FRANCE… Chose rarissime : non seulement cette équipe n’encaissa aucun essai, mais aussi les sélectionneurs ont reconduit les quinze mêmes joueurs nourrissant la légende gasconne : tous pour un, un pour tous ! Qui se souvient encore du nom des remplaçants ? Je vous cite le nom de ces doublures obscures. Curieusement, ce ne furent jamais les 6 mêmes… Richard ASTRE (le Roi Richard), Christian DELAGE (Coco), Michel BILLAC (le luzien à 0 sélections), les Toulonnais Alain GUIBERT et Michel SAPPA, Christian SWIERZINSKI (Tarzan), Pierre DOSPITAL, Jacques CIMAROSTI (le dernier grand attaquant d’Auch) et les Montferrandais Michel DROITECOURT et André DUBERTRAND. On ne l’a jamais vu sous son vrai jour dans les sélections nationales, mais il a été jusqu’à MATIGNON, rencontrer le Premier Ministre de l’époque, Raymond BARRE, qui voulait félicité les « Chelmars » de 1977.

Pour ma part, j’ai commencé le rugby en l’ayant comme premier entraineur, à l’École de Rugby du C.A.B… déjà aux côtés de Jean TRILLO. En dehors du terrain, « Tarzan » était policier et il fit sa carrière au commissariat principal de BORDEAUX, rue Castéja. Décédé prématurément, à l’âge de 66 ans, après une lutte contre une maladie impitoyable, « Tarzan » a été accompagné, pour sa dernière mêlée en terre Béglaise, par la présence de tout le gotha du rugby du C.A. Béglais, notamment les survivants de l’épopée de 1969, qui lui a rendu un dernier hommage.

JYB /K’nar 💙🤍 (le 12 juillet 2022)

Coeur à Damiers / Albert POTEL

Salut les Damiers 💙🤍 !

Saga des internationaux du CAB : Albert POTEL (1 sélection)

J’aurais pu vous parler pour ce poste de pilier, de Serge SIMON (2 sélections), le « Rapetou » de Nice, ou de Patrice COLLAZO (1 sélection), l’enfant de la rade, mais j’ai préféré évoquer le premier sélectionné des avants béglais qui totalisent un grand nombre de capes. Pour Albert POTEL cela se passe en 1932, il y a 90 ans, pour son unique sélection (carte d’international n°284)…

Je n’ai pas trouvé de photo d’Albert POTEL sous le maillot du XV de France. On peut se projeter et laisser libre court à notre imagination. Le coq, comme emblème, avait définitivement accroché ses ergots sur la tunique internationale (finis les deux anneaux blanc et bleu entrelacés). Les joueurs portaient parfois le béret sur le terrain ; ils enfilaient des shorts qui ressemblaient davantage à des bermudas ; et ils avaient des jaquettes en guise de survêtement. Le port de la moustache était également d’usage, mais aucun Béglais n’en était doté en 1932 (cf. photos du blogue – onglet »avant guerres »)…

À l’époque, le contexte était difficile pour les « Bleus » de France. Après un match avec les Gallois, en 1931, avec « bourre-pifs et marrons » en tout genre,  les Français se sont retrouvés… « marrons » puisque les nations britanniques vont les boycotter, non seulement à cause de leurs brutalités, mais aussi à cause du professionnalisme déguisé qui règne dans l’Hexagone… Bannis du Tournoi par les Britanniques, les Français vont jouer, pendant toute la décennie, des « petits matches » contre l’Italie, la Roumanie et l’Allemagne. Cette dernière fut d’ailleurs notre principal adversaire puisque le rugby italien ou roumain n’avait pas de bases assez solides à l’époque…

Le premier match contre les Germaniques remonte au 17 avril 1932, à FRANCFORT, devant 4.000 spectateurs. HITLER n’avait pas encore pris le pouvoir et le salut nazi n’était pas encore de mise lors des hymnes nationaux d’avant-match. Albert POTEL est sélectionné comme pilier et la FRANCE remporte aisément la partie (04-20) face à l’ALLEMAGNE. Pourtant, aucun nom célèbre figure dans la formation tricolore… À vous d’en juger ! Autour d’Albert POTEL, pilier droit, on trouve Joseph GRIFFARD (n°1) du L.O.U., Marcel LAURENT (n°2) du F.C. AUCH ; l’attelage est constitué d’Ernest CAMO (n°4) de l’U.S.A.P. et de Lucien COGNET (n°5) de l’A.S.M. ; la troisième ligne est composée de Roger CLAUDEL (n°6) de l’U.S.A.P., Eugène RIBIERE (n°8 et capitaine) de l’U.S.A.P. et Henri de MALHERBE du C.A.S.G. ; la paire de demis s’articule autour de Maxou ROUSIÉ (n°9) de ROANNE et d’Antonin BARBAZANGES (n° 10) de QUILLAN ; les centres sont Jean CODERC (n°12) de CHALON et Marcel BAILLETTE (n°13 et patron des lignes arrières) de l’U.S.A.P. ; René FINAT (n°11) du C.A.S.G. et Eugène CHAUD (n°14) de TOULON sont les finisseurs ; enfin l’ultime défenseur est Marius GUIRAL (n°15) d’AGEN. Bien sûr, pas de remplaçants, à cette époque ! Cinq essais consacrèrent le succès tricolore…

S’il fut sélectionné en tant que pilier en Équipe de France, Albert POTEL occupa régulièrement le poste de talonneur sous le maillot à damiers. À cette époque, la « guerre des deux rugby », entre quinzistes et treizistes, fait rage… Albert POTEL n’aurait pas été insensible aux sirènes du XIII et à ses espèces trébuchantes. Les sergents recruteurs du « jeu à XIII » distribuaient de l’argent et trainaient aussi autour de « Musard ». Albert en fut accusé par un club adverse, espérant ainsi obtenir une qualification sur tapis vert… En vain, mais suffisant pour éteindre toute prétention à la sélection nationale !

JYB /K’nar 💙🤍 (le 09 juillet 2022)