Salut les Damiers 💙🤍 !
Saga des internationaux du CAB : Guy ACCOCEBERRY (19 sélections)
Le rugby de BÈGLES, c’est une espèce « d’Académie des Neuf » : JAMEAU, BERROUET, LAPORTE, ACCOCEBERRY ou LAUSSUCQ, sans parler des MACHENAUD ou SERIN formés avec un maillot à damiers. Parmi pour ceux-là, j’ai retenu le landais Guy ACCOCEBERRY avec ses 19 sélections (international n°825), toutes obtenues sous le maillot à damiers…
Toujours se rappeler d’où l’on vient ! ACCOCEBERRY, ça sonne le dialecte basque-soulétin et pourtant Guy est un enfant des Landes. Un garçon très sain, normal pour quelqu’un qui est né à VITTEL… Arrivé à Saint- Vincent de Tyrosse, il y fréquentera de l’école de rugby jusqu’en équipe première de l’U.S. Tyrosse dont il fut capitaine. On comprend facilement qu’il fut le « chouchou », non seulement du public, mais aussi des dirigeants ce qui lui valait une certaine immunité au moment de monter dans le bus… Sous les couleurs de Tyrosse, « Acco » avait déjà été repéré par les sélectionneurs et avait été retenu deux fois pour être remplaçant pendant le « Tournoi des V Nations ». il rentre dans le giron familial des internationaux de Tyrosse : petit-fils d’ALVAREZ, petit neveu des frères CAMBÉRABÉRO, ou cousin de Jean-Pierre LUX… Tous des enfants de Tyrosse, l’autre pays de rugby à la fougère ou encore les « All Blacks » des Landes…
Justement, parlons-en des « Alls Blacks » ! « Acco » honore sa première sélection pour la 100ème de Philippe SELLA et victoire contre les « Blacks » à Christchurch, le 26 juin 1994. La messe est dite : amen ! Huit jours plus tard, re-belote, dans « l’Eden Park » d’AUCKLAND : un p’tit coin de paradis sous un coin de parapluie !
Nul n’a oublié la passe d’ACCOCEBERRY à Jean-Luc SADOURNY pour un essai victorieux, en 1994 sur les terres des terribles « ALL BLACKS ». Cette passe comme une offrande, symbole de son altruisme rugbystique… « ACCO » pouvait-il marquer ? Lui-même prétend que s’il avait marqué, ce n’est pas sûr qu’on lui en aurait parler autant : nul ne le saura ! En tout état de cause, il préféra offrir à son partenaire en bleu, le soin de poser la beuchigue dans l’en-but néo-zélandais pour ce second test-match. Retour sur les circonstances du match qui rendent encore plus unique la magie opérée. Déjà victorieux lors de la première rencontre, les Français pouvaient-ils renouveler l’exploit ? Ils se savaient attendu au coin de la pinède et les Néo-Zélandais avaient fomenté leur vengeance dans une certaine agressivité… Le match tire à sa fin et les « Blacks » mènent 20-16… Le ballon est tapé dans le dos de Philippe SAINT-ANDRÉ à hauteur des 22 mètres. Le « Goret », chaussettes en bas, s’en saisit et fonce dans le mur noir : il élimine quatre adversaires et tombe sur un grand deuxième ligne « All Black ». Il tente de donner à SADOURNY, venu au ras : en vain ! Ballon au sol, maul : GONZALEZ, tel un demi-de-mêlée, alerte Christophe DEYLAUD, lui aussi les chaussettes au ras des chevilles, qui accélère… Il passe la ligne d’avantage et fixe pour Abdel BENAZZI. Le « Géant d’OUJDA » feinte la passe sur LOMU (excusez du peu !) et donne à Émile N’TAMACK dont la course chaloupée affole les Néo-Zélandais. LOMU regarde et ne sait pas quoi faire ! « Milou » donne à l’intérieur à Lolo CABANNES qui, dans une passe girouette, croise avec Yann DELAIGUE. Le fils de Gilles fait un double cadrage-débordement qui met de cul la défense adverse. Trois pas de danse et le « Petit Mozart » (parce qu’il est né à Vienne) offre la voie royale à Guy ACCOCEBERRY et il lève les bras en guise de certitude… La course en biais du pharmacien de Bègles garantit l’essai imminent, mais à cours de tonus, « ACCO » choisit d’assurer et fait la dernière passe à Jean-Luc SADOURNY qui plonge dans l’en-but, légèrement à gauche des perches pour faciliter la transformation. Faites les comptes : 20-23 pour le « French Flair » et victoire totale grâce à ce « Try from the End of the World »
Au niveau international, ACCOCEBERRY a participé à la Coupe du Monde 1995 en Afrique du Sud, comme remplaçant de GALTIÉ ou HUEBER. Il joua seulement deux matches contre la Côte d’Ivoire et l’Écosse. Ce voyage au sein de la « Rainbow Nation » se terminera avec un bras cassé, puis la boule à zéro comme des bagnards dans la prison de Prétoria (les « coiffeurs » en hommage à Nelson MANDELA). Puis, Guy connut une autre année faste : 1997. Ce fut une année bien remplie, une année de rebonds et de relances, de renversements et de bouleversements avec, en point d’orgue, la victoire de la France contre l’Angleterre à Twickenham et un cinquième « Grand Chelem » décroché au « Parc des Princes » contre l’Écosse… Chose amusante, il a joué un tiers de ses 19 matches internationaux dans des endroits improbables : Christchurch pour sa première sélection et Grenoble pour sa dernière. Entre-temps, il aura joué à Besançon (contre le Canada), à Rustenberg lors de la Coupe du Monde 1995 (contre la Côte d’Ivoire), à Buenos Aires (contre l’Italie), ou encore à Aurillac (contre la Roumanie).
Outre le fait que Bordeaux soit dotée d’une faculté de pharmacie, on doit sûrement son arrivée au CABBG, en 1993, à un gain de ballon en fond de touche, lors d’un match Tyrosse-Bègles, face à Michel COURTIOLS… Ce dernier contestant, encore de nos jours, ce fait de match ! À Bègles, Guy ACCOCEBERRY devient vite international, à 27 ans, et son nouveau statut lui apporte les galons de Capitaine du C.A.B.B.G. Avec ses compères du XV de France (BROUZET, de ROUGEMONT), alors qu’il est le seul club invaincu à l’issue de la phase de poule, le CA.B.B.G. se fait éliminer dès les huitièmes de finale du Championnat. Les saisons suivantes ne sont guères mieux. On se rappellera qu’il connut les premiers pas de la Coupe d’Europe dans le nouveau stade « MOGA », avec les matches en semaine (le jeudi) et en nocturne…
N’ayant connu que deux clubs (l’U.S.T. et le C.A.B.B.G.), sa carrière s’arrêta en 1999 (32 ans), à la veille du rugby professionnel pour devenir apothicaire avec son épouse… Je l’ai retrouvé quelques années plus tard, en tant que conseiller municipal d’Alain JUPPÉ : bien que délégué aux sports, ce jour-là, il mariait deux de mes amis !
JYB /K’nar 💙🤍
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.